Le GTNO brillait par son absence lors d’une conférence sur le recrutement et l’immigration.
Du 13 au 15 novembre dernier se tenait à Ottawa, pour la première fois en 10 ans, la Conférence nationale sur l’établissement, organisée par Citoyenneté et immigration Canada (CIC). Nicolas Carrière, coordonnateur du Centre d’accueil Immigration TNO, y était.
Le contexte, précise Nicolas Carrière, c’est que le gouvernement canadien a fait de grands changements dans ses critères d’acceptation des immigrants économiques, qui ont été resserrés. « On leur en demande davantage, explique-t-il, par exemple de démontrer que leur diplôme est valable au Canada, qu’ils ont une bonne connaissance d’une des deux langues officielles. » CIC a donc réuni 460 personnes impliquées de près ou de loin dans l’établissement des arrivants pour leur faire part des nouvelles règles et simultanément, sonder comment les réformes sont perçues par les gens travaillant sur le terrain.
Avec plénières, ateliers et conférences, il s’agissait d’un événement incontournable, qui a permis à Nicolas Carrière d’aller chercher de la formation et de l’information qu’il aurait difficilement trouvée autrement, par exemple sur le financement alternatif, la gestion. Une manne pour le coordonnateur, qui doit composer avec une problématique singulière. « Évidemment, commente-t-il, l’immigration francophone dans le Nord est confrontée à un double défi. Nous sommes des francophones en situation minoritaire et il faut combattre les préjugés envers le Nord. » Nicolas Carrière observe que d’autres provinces sont beaucoup mieux nanties que les TNO en ce qui a trait aux finances et aux informations. Au Manitoba par exemple, l’université a fait beaucoup de recherches sur l’immigration, ce qui se traduit notamment par des statistiques fort utiles.
Nicolas Carrière souligne l’importance pour les TNO d’un événement comme Destination Canada, qui sert chaque année à faire du recrutement en France, en Belgique, en Afrique du Nord. D’ailleurs, Anne-Christine Boudreau, la directrice générale du Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest (CDÉTNO) était en Europe du 19 au 21 novembre, dans le cadre de Destination Canada, pour recruter des travailleurs pour les TNO. Environ 400 candidats se sont inscrits dans la banque de données du CDÉTNO lors de l’événement.
Tout comme Richard Létourneau, président de la Fédération franco-ténoise, Nicolas Carrière a déploré l’absence de représentants du GTNO à la Conférence nationale sur l’établissement. « C’était une conférence exclusive, explique-t-il, c’était un peu un privilège d’être là. J’essayais de vendre l’idée du Nord, de défaire le préjugé des autres travailleurs du domaine de l’établissement selon lequel il n’y a pas d’immigrants au Nord. Mais c’est exigeant de faire se travail seul devant 400 personnes, de promouvoir l’immigration francophone quand ton gouvernement n’est même pas là pour l’immigration en général. Je dis pas ça pour chialer, mais il aurait pu établir des partenariats, venir chercher de l’information. »
Un gestionnaire de CIC a confirmé à Nicolas Carrière que trois invitations avaient été envoyées en vain au GTNO, où la responsabilité de l’immigration est partagée entre les ministères de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, et Industrie, Tourisme et Investissement. Aucun représentant du gouvernement du Yukon n’a participé à la Conférence nationale sur l’établissement.