Maxence Jaillet quitte Radio Taïga
C’est une page, sinon un chapitre qui se tourne, c’est un cortège d’ondes qui s’aplatit : Maxence Jaillet quitte Radio Taïga et L’Aquilon après sept ans de collaboration. Il aura sans conteste été celui qui aura assuré la plus longue présence dans les médias franco-ténois.
C’est à Hay River, en 2007, que Maxence Jaillet a commencé à travailler pour L’Aquilon. Dix-huit mois plus tard, il quittait le Slave Sud pour Yellowknife où, en plus de poursuivre sa collaboration au journal, il devint en 2011 directeur de programmation de Radio Taïga. Pendant sept ans donc, il aura été au cœur de la trame politique, sociale et culturelle des Territoires du Nord-Ouest, aux côtés de ceux qui font les événements ou en témoignent. « Le fait d’être le seul journaliste francophone m’a ouvert des portes, analyse Maxence. J’ai eu la chance de répertorier ce qui se passait au niveau de la francophonie, mais aussi de m’ouvrir et de rapporter autre chose. »
Par-delà les événements, le journalisme est aussi une invitation à la rencontre de l’autre et Maxence Jaillet en a beaucoup profité. « Plutôt que d’aller rechercher le scoop à chaque fois, dit-il, j’ai tenté de rejoindre ce qu’il y avait de plus profond dans une histoire, et dans ses protagonistes. J’ai beaucoup apprécié faire des portraits et le journalisme m’a donné l’occasion de connaître beaucoup de gens et de les connaître intensément. J’ai adoré ce partage, de pouvoir connaître mes communautés avec leurs différences, les défis et leur dynamisme. » La disponibilité des Ténois l’a marqué. Il se souvient d’un monsieur qui l’a appelé chez lui : « Allô, c’est Bob. — Bob? — Bob McLeod. — Oh! Allô Bob! »
Perspective et succession
Maxence quitte les Territoires à un moment très singulier de leur histoire, alors que des dossiers qu’il a longtemps couverts sont près de connaître leur dénouement. « Il y a le transfert des responsabilités et le projet gazier du Mackenzie, énumère-t-il, et les infrastructures des écoles francophones. Quand j’ai commencé à travailler ici, j’y ai cru, aux gymnases, mais je n’aurai pas la chance de voir ça. Mais qu’est-ce que je suis moi? Il y a des jeunes qui en ont rêvé toute leur jeunesse et qui n’en ont pas eu. C’est quelque chose qui va se faire, sûrement, mais qui prendre encore du temps. »
Aujourd’hui, Maxence s’en va en Nouvelle-Zélande rejoindre ses enfants. Simultanément, il perçoit qu’un épisode de sa vie est terminé ici, aux Territoires du Nord-Ouest, qu’il a un peu fait le tour. « Ma vie s’est déroulée en cycle de sept ans note-t-il : sept ans au Québec, deux fois sept ans en France, sept autres aux Territoires du Nord-Ouest. » Le principal héritage qu’il laisse, ce dont il est le plus fier, c’est la possibilité de
faire des émissions à l’extérieur du studio et aussi son l’implication de la jeunesse franco-ténoise dans l’animation et la production radiophonique.
Le directeur de L’Aquilon et de Radio Taïga, Alain Bessette, ne tarit pas d’éloge à l’égard de Maxence Jaillet. « Dès que le poste de directeur de programmation est devenu disponible à Radio Taïga, illustre-t-il, je me suis tourné vers Maxence pour savoir s’il voulait relever le défi. Et il l’a relevé de belle façon! Je lui souhaite bonne chance. » C’est Batiste Foisy qui assumera désormais les fonctions de directeur de programmation de Radio Taïga. Il est, pour Maxence, la personne toute désignée pour reprendre la radio et l’emmener dans une nouvelle direction. « Ça va vraiment être une belle période, anticipe-t-il. » Salut Maxence!