Aux Territoires du Nord-Ouest, ce sont les francophones qui ont l’expertise en matière d’immigration
Un regroupement d’organismes francophones des Territoires du Nord-Ouest a élaboré le premier plan jamais créé pour augmenter l’immigration francophone aux TNO.
Manière de table de concertation, le Réseau en immigration francophone des Territoires du Nord-Ouest (RIFTNO) est formé de l’Association franco-culturelle de Yellowknife, du Centre d’accueil francophone, de Citoyenneté et Immigration Canada, du Collège nordique francophone, de la Fédération franco-ténoise et du Conseil de développement économique des TNO (CDÉTNO).
Le plan stratégique du RIFTNO a été préparé par le cabinet-conseil en gestion de l’immigration et de la diversité culturelle Diversis; ses axes principaux sont l’accroissement de la population francophone aux TNO par l’immigration, l’accueil et l’intégration des nouveaux venus grâce à la mise en place de services appropriés. Pour les réaliser, le RIFTNO s’est fixé des objectifs à court, moyen et long termes, échelonnés sur huit ans, avec des membres assignés à piloter des dossiers spécifiques. Par exemple, à court terme, le CDÉTNO, en partenariat avec la Chambre de commerce des TNO, doit accompagner et soutenir le démarrage et le développement d’entreprises d’immigrants francophones.
Curieusement, le RIFTNO ne s’est pas fixé de cible en matière de nombre d’immigrants francophones aux TNO. Selon les statistiques de 2011 — dont l’exactitude laisserait à désirer, selon le coordonnateur du RIFTNO, Nicolas Carrière — 2,7 % de la population des TNO a le français comme langue officielle, alors que le chiffre atteint 4,4 % dans le reste du Canada, exception faite du Québec. Atteindre ce pourcentage serait souhaitable, spécule Nicolas Carrière, qui n’en fait pas pour autant un objectif.
Partenariat
Le RIFTNO a déjà établi un partenariat avec la ville de Yellowknife, qui aurait montré beaucoup d’intérêt et d’enthousiasme envers sa démarche. La directrice des communications et du développement économique de Yellowknife, Nalini Naidoo, se tient étroitement informée des actions du RIFTNO. La table de concertation aimerait ajouter le gouvernement territorial à ses partenaires, lui qui a manifesté la volonté d’augmenter la population ténoise de 2 000 personnes d’ici cinq ans. Selon Nicolas Carrière, le gouvernement se serait montré intéressé, mais les deux parties n’ont pas réussi jusqu’à maintenant à se rencontrer pour élaborer une collaboration.
« Si le gouvernement territorial veut augmenter la population des TNO, note le coordonnateur du RIFTNO, il va devoir se tourner vers l’immigration. Et le seul outil dont il dispose dans ce domaine, c’est le Programme des candidats. » Ses carences à l’heure actuelle sont patentes si on donne foi aux chiffres fournis par le RIFTNO. Seulement 33 immigrants (aucun d’entre eux n’était francophone) ont pu s’établir aux TNO en 2013 grâce au Programme des candidats, alors que le quota était de 150 personnes. Le Programme n’a pas su non plus attirer des entrepreneurs.
« Si le gouvernement veut réviser son Programme, avance Nicolas Carrière, il devra créer un comité qui étudiera les priorités et je pense que les organismes de la communauté francophone, dont le CDETNO, devraient en faire partie. L’expertise en immigration, c’est nous qui l’avons. Les organismes francophones vont dans les conférences nationales et ont un lien de qualité avec Citoyenneté et Immigration Canada; chaque année, le CDETNO est présent à la foire de recrutement Destination Canada. Quand le maire de Hay River [Andrew Cassidy] est venu à la consultation sur le Plan stratégique en janvier, il a dit : "Si ce sont les francophones qui agissent par rapport à l’immigration, c’est avec eux que je vais travailler". »
Les Membres du RIFTNO se rencontreront le 25 juin pour réviser leur plan stratégique, qui pourra aussi être modifié en cours de réalisation.