le Mercredi 25 juin 2025
le Jeudi 28 août 2014 16:43 Francophonie

Fort Smith Retraite? Cause toujours mon lapin!

Fort Smith Retraite? Cause toujours mon lapin!
00:00 00:00

« Marie-Christine a créé une énorme fidélité partout où elle a travaillé. »
 

Les chats ont, dit-on, neuf vies. Marie-Christine Aubrey doit en avoir au moins 99; elle vient à peine d’en terminer une qu’elle en commence deux autres… simultanément.
L’ancienne présidente de la défunte Association des francophones de Fort Smith a accompli son dernier jour de travail en tant qu’interprète et réceptionniste à l’hôpital de Fort Smith le 27 juin dernier, événement qui fut souligné par une fête au Northern Life Museum, organisée par ses désormais anciens collègues de travail.
Marie-Christine Aubrey a consacré 22 ans de sa vie à l’hôpital de Fort Smith. « J’ai appris des patients, des médecins, dit-elle. Mais ça n’a pas toujours été facile. Remplir le certificat de décès d’une amie, recevoir les confidences de personnes qui souffrent, c’est pénible. Mais j’ai peut-être été choisie pour ça. On reste dans ce métier parce qu’on a envie d’aider les autres et de les découvrir, de se découvrir soi-même aussi. »
Le Bretonne d’origine n’avait pas peur de la retraite mais appréhendait néanmoins ce moment. « On est tous pareils, commente-t-elle, on se demande ce qu’on va faire après le travail. Il y a des jours où les patients me manquent. »

Retraite? Faut voir!
On constatera néanmoins que Marie-Christine ne s’est pas posé longtemps de questions sur son avenir, puisque sa retraite est comblée par deux activités auxquelles elle se consacrait déjà parallèlement à son emploi. La première, c’est son gîte — le seul bilingue de la région, proclame-t-elle —, le Whooping Crane Guest House, ouvert il y a quatre ans. « Je suis très sociale, confesse la nouvelle retraitée, j’aime être entourée, recevoir et faire la cuisine. »
La seconde, c’est la pratique de la courtepointe, mais hors de la tradition. « Je fais mes propres design, précise Marie-Christine, et je fais beaucoup de portraits qui, de loin, ressemblent à des peintures. » Elle prépare pour novembre une exposition — éventuellement au Northern Life Museum — dont six à huit pièces seront dédiées à la mère de son mari, Norah MacLennan-Aubrey, qui a été officier infirmière dans l’armée en Afrique. Elle lui professe une grande admiration.
En bref, ce n’est pas vraiment une retraite qui vient de commencer, mais une autre séquence de vie active, que la principale concernée n’hésite néanmoins pas à taxer de « vacances permanentes », de « tous les jours samedi ».

L’aventure de la vie
Marie-Christine Aubrey a toujours su qu’elle voulait bouger et voyager, mais un drame a cristallisé cette volonté. Elle a eu un grave accident à l’âge de 15 ans, où elle est morte techniquement durant quatre minutes. Recommencer à marcher a pour elle été un grand défi. « J’ai, raconte-t-elle, passé un contrat avec le Bon Dieu : "Si vous me redonnez mes jambes, je saurai les utiliser". »
Prenant appui sur un milieu familial où la restauration était très présente et sur un bac en hôtellerie, la future interprète, rappelle son mari, Don, a travaillé dans des hôtels de différentes régions de France, pour ensuite s’installer à Londres, où elle cumulera les emplois : nanny, secrétaire d’ambassade, assistante de direction dans une banque, coordinatrice pour une entreprise de jouets, etc. Elle rencontre Don Aubrey en 1971 et, 12 ans plus tard, s’installe au Canada. « Je n’ai jamais voulu avoir une vie monotone, résume Marie-Christine. Alors, j’ai vécu ma vie comme une aventure. Si je n’avais pas les connaissances, je les cherchais. »
« Marie-Christine, ponctue Don Aubrey, a été bénie tout au long de sa vie par la présence de grands amis. Elle fait ressortir le meilleur des gens et a créé une énorme fidélité partout où elle a travaillé. »