Les immigrants francophones seraient les plus mobiles de tous
« Un bon point de départ pour une collaboration plus étroite. » C’est ainsi que le directeur général de la Fédération franco-ténoise (FFT), Jean de Dieu Tuyishime, a qualifié sa rencontre avec une dizaine de sous-ministres du gouvernement des TNO et leurs adjoints le 24 février à Yellowknife.
La rencontre avait pour objectif de présenter le travail accompli par les organismes francophones pour la venue d’immigrants. Ces derniers peuvent contribuer à l’atteinte des objectifs gouvernementaux de hausse démographique. « Nous avons montré aux sous-ministres, de dire Jean de Dieu Tuyishime, des actions concrètes qui sont faites par le Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest (CDÉTNO), comme, par exemple, sa présence dans les universités, dans des foires d’emplois au Canada et en Europe, les différentes opportunités exploitées. Nous avons une expertise, nous sommes financés depuis 2009 par Citoyenneté et Immigration Canada. »
Le Centre d’accueil francophone joue aussi un rôle dans ce dossier. Comme le CDÉTNO, il fait partie du Réseau en immigration francophone TNO (RIF-TNO), qui déposera au printemps un mémoire sur l’immigration francophone aux TNO. « Nous souhaitons, de dire son coordonnateur, Nicolas Carrière, que le gouvernement l’utilise dans son cadre de références. » Le gouvernement ténois, par l’entremise d’un fonctionnaire de l’Éducation, vient tout juste rejoindre le RIF-TNO à titre d’observateur, comme l’avait déjà fait Ottawa.
Une forte mouvance
La FFT a-t-elle fait des revendications au nom des différents organismes ténois? « Notre but n’était pas de faire des demandes, précise M" Tuyishime, mais de nous faire connaître. [Les sous-ministres des Finances, des Ressources humaines, etc.] ne savaient pas ce qu’on faisait. Ils ont beaucoup appris sur l’immigration francophone. Après la réunion, nous avons eu plusieurs commentaires positifs. »
Malgré leurs expérience et capacités organisationnelles, les organismes franco-ténois ont encore des choses à apprendre. « Statistiques Canada, illustre le directeur général de la FFT, a démontré que l’immigration francophone a plus de chances de se relocaliser que celle issue d’autres origines linguistiques. Pourquoi? On ne le sait pas. Et il faut aussi voir quels facteurs amènent ces immigrants. »
Tant pour ceux-ci que pour la migration interprovinciale, il faut aller par-delà le recrutement : il y a la rétention et l’établissement. « Si les gens ne se sentent pas accueillis, note Jean de Dieu Tuyishime, il leur est difficile de rester et d’aller chercher les gens qu’ils ont laissés derrière eux. » Les infrastructures, les services de santé et les moyens de transport sont tout autant d’atouts potentiels. M. Tuyishime croit aussi qu’il faudrait développer en région des services d’accueil pour les immigrants.
Aucun sous-ministre n’a rappelé L’Aquilon.