le Mardi 6 mai 2025
le Jeudi 2 avril 2015 16:15 | mis à jour le 6 mai 2025 21:13 Francophonie

Visages de la francophonie ténoise Racines portatives

Visages de la francophonie ténoise Racines portatives
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À Yellowknife, Jade Cambron apprécie de pouvoir passer sans problème de la culture francophone à la culture anglophone.
 

Élevée sur l’île de Vancouver, Jade Cambron est remontée jusqu’à ses racines francophones à l’adolescence. Et ça donne des fruits!
« En fin de semaine, je me suis rendu compte que j’étais Québécoise. Je jouais à un jeu avec des amis (anglophones) et je me suis rendu compte que mes toutes mes références, Stromae, Michel Rivard, etc., étaient francophones. »
Sa québécitude, Jade l’a vraiment gagnée. Elle a été élevée à Duncan, sur l’île de Vancouver. Les Cambron sont venus de Belgique au Québec il y a environ 200 ans. C’est une famille qui a produit plusieurs religieux, alors son nom n’est pas très répandu. Mais il y a des Cambron à Hudson, à Sherbrooke et à Montréal, et une réunion familiale a lieu chaque an au mois d’août. Le père de Jade, un menuisier originaire de Boucherville, a quitté le Québec voilà 35 ans et Jade n’avait jamais rencontré sa famille.
À 14 ans, elle prend seule l’autobus pour aller rencontrer, pour la première fois, ses parents québécois. « Je parlais un français d’immersion », dit Jade en riant pour signifier son vocabulaire limité. Mais avec sa famille, la nouvelle coordonnatrice du compostage chez Ecology North s’est retrouvée, elle a rencontré des gens qui lui ressemblent beaucoup et avec lesquels elle a tissé des liens très forts… et a même commencé à rêver en français!

De Montréal à Yellowknife
À 28 ans seulement, Jade Cambron, qui dit avoir hérité du caractère nomade de son père, a vécu au Vermont, au Brésil, en Angleterre et huit ans à Montréal, où elle a fait un baccalauréat en anthropologie et — dans un autre registre — a travaillé à l’épicerie de son oncle et de sa tante au marché Jean-Talon. Elle a également demeuré au Saguenay. « Ç’a été un choc culturel, raconte-t-elle. Mais mes études anthropologiques m’ont permis de prendre ça avec une certaine distance. »
C’est sur l’invitation d’une amie anglophone, de manière un peu impromptue, que Jade a quitté Montréal pour Yellowknife. « Ça m’a pris un temps d’adaptation, raconte-t-elle. Montréal, c’est grand et cosmopolite, et il y a un anonymat que je chéris. Ici, dans les premiers temps, j’ai croisé la même personne trois fois en une journée! Mais j’apprends à apprécier l’aspect communautaire. Je valorise les relations humaines et ici les gens sont accueillants. »
Jade ne s’attendait pas à trouver une si grosse communauté francophone à Yellowknife. Elle apprécie de pouvoir vivre dans les deux cultures; du côté francophone, elle participe entre autres à la ligue d’improvisation. Et au-delà de quelque fossé culturel que ce soit, elle est la coordonnatrice de la Semaine de la Terre.
Et ton père, Jade? « Il a conservé son gros accent québécois. Le Québec lui manque beaucoup. Il dit toujours qu’il va y retourner mais il ne rentre jamais. »