Une trentaine de personnes venues de Fort Smith, Hay River, Inuvik, Ottawa et Yellowknife se sont penchées sur les enjeux de la francophonie lors du Forum communautaire et de l’Assemblée générale annuelle de la FFT.
Le flambeau de la présidence de la Fédération franco-ténoise (FFT) a été transmis à Rachelle Francoeur, directrice générale de la Garderie Plein Soleil, le samedi 15 octobre dernier à l’Hôtel Explorer. Linda Bussey a annoncé la fin de son mandat, compte tenu de ses autres engagements.
Dans sa lettre de motivation, Rachelle Francoeur souligne que ses racines métisses et bilingues issues du Québec et de l’Ontario lui permettent de saisir l’importance de la diversité d’une communauté pour son développement. « La table est mise pour intégrer la population ténoise de tout horizon à participer avec nous à la célébration de notre identité et éviter de nous marginaliser », écrit-elle.
« Je ne pense pas qu’on devrait voir ça comme une menace si nos institutions et nos activités deviennent mélangées. Ça va donner la place aux gens de mieux nous connaitre », renchérit la nouvelle présidente en entrevue.
Durant l’AGA, la question de l’adhésion à la FFT a été ciblée comme une des priorités de l’organisme parapluie de la francophonie ténoise pour 2016-2017. Rachelle Francoeur a donné son avis sur la question : « [Actuellement], il faut que la personne soit membre d’un organisme [pour faire partie du CA], et [cette personne] dit ce qu’elle a à dire pour l’organisme. [Ça créé] un degré de séparation entre le citoyen et la FFT. [La personne] ne peut pas parler en son nom ».
Au conseil, s’ajoute également Édith Vachon-Raymond à titre de 2e vice-présidente, aussi présidente de l’Association franco-culturelle de Hay River. Elle a eu l’occasion de travailler à titre de représentante jeunesse avec Rachelle Francoeur du temps que cette dernière était coordonnatrice à Jeunesse TNO. Alexandre Larouche est 1er vice-président au conseil ; Océane Coulaudoux, représentante de l’APADY et Jean-François Pitre, représentant l’AFCY.
PDG 2016-2022
Reçu lors du Forum communautaire, le troisième Plan de développement global (PDG) pour la communauté francophone des TNO pour la période 2016-2022 a été présenté par Pierre Bourbeau, directeur au secteur du développement organisationnel du Centre de leadership et d’évaluation (CLÉ). La devise du PDG pour les six prochaines années : une francophonie ténoise dynamique, engagée et grandissante.
Les résultats attendus des chantiers compris dans le plan sont : l’agrandissement de la communauté franco-ténoise; la valorisation de son identité et l’amélioration de son sentiment d’appartenance; l’optimisation des services, des programmes et des infrastructures; le renforcement de ses capacités afin d’être plus efficace et dynamique dans son offre de services. Ces chantiers construits pour que tous les organismes puissent se les approprier, sont liés à des indicateurs de rendement afin de pouvoir évaluer l’impact des travaux effectués.
Parmi les défis énumérés dans le PDG, on note le taux de roulement élevé au sein du personnel des organismes, le droit à l’éducation, le manque d’infrastructures, dont l’absence d’un centre communautaire et de gymnases, ainsi que le financement instable. Au cours du Forum, on a également évoqué la notion d’insécurité linguistique, qui fait en sorte que certains n’osent pas s’exprimer en français, de peur de se faire juger.
La prochaine étape pour le plan : il sera abordé à la prochaine table des DG, où se rencontrent tous les mois les gestionnaires des organismes concernés.
Services partagés aux TNO
Dans le but de faire des économies, la possibilité de partager les expertises des organismes œuvrant auprès des Franco-Ténois est également en cours d’évaluation. Un sondage et des entrevues ont été effectués auprès de huit organismes du réseau associatif franco-ténois par la firme Experts-conseils Maurice Chiasson Consultants inc. Jean de Dieu Tuyishime, directeur général de la FFT, en a présenté les résultats, rapportant les besoins prioritaires des organismes dans le domaine de la gestion financière et des communications. Aucun organisme n’a offert ses services en comptabilité ou en demande de financement à ce moment-ci.
Concernant les services de communications, L’Aquilon a proposé d’agir comme fournisseur et d’embaucher une nouvelle ressource. Quelques personnes ont soulevé des préoccupations à l’égard de cette proposition et ont indiqué qu’elle allait à l’encontre de l’éthique journalistique. Autres services partagés potentiels : la gestion des ressources humaines, pour laquelle le CDÉTNO a proposé ses services. Le partage des espaces physiques (espaces communautaires et bureaux communs) est également sous étude.
Ces éléments seront abordés lors de la prochaine rencontre réunissant les conseils d’administration des organismes participants. « Nous devrons focaliser sur un service, on ne peut pas commencer par tous les éléments en même temps », a fait remarquer Jean de Dieu Tuyishime.
Prix Jeanne Dubé
Pour conclure cette journée, le prix Jeanne Dubé a été remis à Suzette Montreuil en vue de souligner son dévouement au sein de la communauté francophone. Action politique, vocations personnelles et francophonie font partie de l’éventail de l’implication de cette femme, qui a, entre autres, été pionnière dans la fondation de la Garderie Plein Soleil et du regroupement communautaire de justice sociale et environnementale Alternatives Nord. Elle a également été présidente de la Commission scolaire francophone des TNO et s’implique au sein du conseil d’administration de l’Association franco-culturelle de Yellowknife.
« Suzette est poussée par des valeurs de solidarité, de compassion sans limites et par son amour pour la vie », a lu Linda Bussey, citant la lettre de reconnaissance écrite par la fille de Mme Montreuil.