La nouvelle présidente de la Fédération franco-ténoise se dit prête à travailler avec les gens.
Le 14 octobre dernier, Catherine Barlow a été élue par acclamation au poste de présidente de la Fédération franco-ténoise. Acclamée, car après une campagne de candidature infructueuse, l’assemblée a ouvert le poste à l’assistance. Après une courte pause, Catherine Barlow a accepté la proposition de sa candidature par Richard Létourneau de Hay River.
« Je me suis présentée là comme représentante du CA de l’Association franco-culturelle de Yellowknife (AFCY). C’était inattendu pour moi, qu’on me l’aille proposé », de dire Catherine Barlow, qui a hésité malgré qu’on lui ait assuré qu’elle avait un bon profil pour le poste. Elle s’est tout de même sentie épaulée par des individus outillés provenant de la communauté et s’est fiée à ses forces. « Je suis une personne qui apprend très vite, j’ai une bonne mémoire, je suis curieuse, j’aime la lecture et j’aime surtout la culture et le français. J’ai fait le pour et le contre et je me suis dit que tant qu’à n’avoir personne, c’était mieux d’avoir quelqu’un. Puis tant qu’à avoir quelqu’un, et bien, ça pouvait être moi. Et que j’avais probablement de bonnes qualités pour combler les besoins », relate-t-elle.
Avec son nouveau mandat, Catherine Barlow sent déjà ses oreilles s’agrandir. « Quelqu’un qui s’implique espère offrir des changements positifs. Physiquement, je sens déjà mes oreilles s’agrandir, j’ai l’impression que je deviens un peu l’oreille des gens. Et j’ai toujours été quelqu’un qui écoutait dans le but d’aider. Une écoute dans le but de trouver une solution à quelque chose. Je n’ai jamais été une personne qui faisait les choses strictement pour moi-même, alors je vois une belle porte pour moi et pour les autres de donner de ma générosité, de mon écoute et de trouver les moyens d’y arriver. »
S’il lui faut encore quelque temps pour mettre de vrais mots sur ce que vont être ses projets, elle sent pour l’instant qu’elle est présente physiquement et intellectuellement pour les gens qui vont aller vers elle.
Un sentiment d’appartenance
Depuis un peu plus d’un an à Yellowknife, Catherine Barlow s’implique dans l’improvisation, dans des projets de santé, de jeunesse et dans le CA de l’AFCY. Elle dit avoir ainsi développé une meilleure connaissance des enjeux francophones. Dans son emploi d’enseignante, elle est proche des parents et des élèves et a cultivé un sentiment d’appartenance à la communauté. Si elle a toujours été impliquée dans son milieu de vie, c’était beaucoup plus sous le volet artistique et moins du côté gestion ou politique.
Diplômée en gestion – organismes culturels de HEC Montréal, elle se dit chanceuse de pouvoir appliquer des concepts et des situations concrètes à la communauté d’ici.
Avec son enthousiasme, Catherine Barlow reconnaît toutefois qu’elle ne connaît pas tous les défis auxquels elle va faire face. Elle dit avoir beaucoup de rattrapage à faire concernant les statuts et règlements et leur application. Elle veut également être plus au courant des enjeux des communautés régionales, pour effectuer un travail plus englobant.
« Durant la dernière assemblée, le besoin [d’avoir une représentation territoriale] a bien été démontré par ces communautés [régionales] », rappelle-t-elle, pour indiquer que les communautés de Hay River, Fort Smith ou Inuvik veulent-elles aussi avoir l’opportunité de s’épanouir.
Membriété individuelle
Catherine Barlow sait que les nouvelles options pour être membre de la FFT attirent des avis très partagés. Elle se dit nuancée face aux craintes que des individus aient un peu plus de pouvoir qu’il ne faudrait, car c’est présumer que les gens ont de mauvaises intentions. « Je pense qu’il faut partir du fait que les gens sont bienveillants et qu’ils ont à cœur les choses qu’ils vont défendre. »
Selon elle, la communication sera importante afin d’établir très clairement les raisons de cette ouverture aux membres individuels. L’avantage qu’elle veut mettre de l’avant, est la possibilité pour les individus d’avoir un poids dans la francophonie ténoise même s’il n’y a pas d’organisation francophone dans leur collectivité.
« Il faut avoir confiance dans les motifs des gens et donner une voix à ceux qui n’ont pas d’association pour le faire. »