Les enfants s’en sont donnés à cœur joie à la fête de Noël organisée par les organismes francophones des Territoires du Nord-Ouest
Noël ou autre, tous les prétextes sont bons pour se retrouver entre amis, mais c’est encore mieux quand il y a des gâteaux et des cadeaux.
Dès 15 h le 2 décembre, au Baker Centre, les parents arrivent et épluchent leurs enfants de leurs manteaux, bottes de leurs mitaines. L’équipe de l’Association franco-culturelle de Yellowknife, Geneviève, Jessica et Pascaline sont déjà là depuis un temps, à préparer la salle et la nourriture.
Les enfants sont excités, courent et jouent avec des ballons, avec des gugus en caoutchouc. Je fais connaissance avec Margo, dont j’écris le nom dans mon calepin. C’est pas comme ça que ça s’écrit, qu’elle me dit; elle m’enlève le crayon des mains et l’écrit dans un alphabet un peu étrange que j’échoue à décrypter. Toujours à la recherche de l’orthographe exacte, je montre la calligraphie de Margo à Mariia, sa mère. Ça la fait rire. « Elle écrivait très bien son nom avant, dit Mariia, mais depuis un temps, elle fait comme ça. »
Je retourne vers Margo : « Quelle est ton activité préférée? » « La gymnastique », qu’elle répond, sans hésitation.
J’ose un autre cliché : « Et t’as des amis ici? » « Juliette, c’est ma meilleure amie! »,qu’elle s’exclame, tout aussi spontanément.
Justement, Juliette passe par là. Elle acquiesce à l’affirmation de son amie et les deux fillettes s’éloignent, avec cette chouette complicité qu’ont les enfants.
Le père Noël
C’est maintenant le préambule à la distribution des cadeaux, avec Monica, la mère Noël, Courtney, qui joue un enfant excité, et Marie-Claude, la Fée des Étoiles, qui compte quelques histoires. Ghislaine, de la garderie Plein Soleil, est ici comme bénévole et tient le rôle d’une grand-mère, ce qu’elle est véritablement. Elle me trouve très bizarre de lui demander si elle n’avait pas envie de prendre un congé d’enfants.
Et puis enfin, voilà le père Noël. Les enfants s’assoient à tour de rôle sur ses genoux, la mine souvent ahurie. Riel avait vraiment hâte de voir le père Noël, me racontera plus tard sa mère, Allison, mais quand c’est arrivé, sa hâte s’est transformée en peur. Le père Noël distribue à chacun un livre illustré. Quoi? Des livres? En 2017? « Wilder adore les livres, me dit sa mère Annie, c’est son activité préférée, il en lit dix par jour. » Wilder, c’est le frère de Juliette, la meilleure amie de Margo.
On baisse les lumières, les enfants s’assemblent pour regarder une série de courts-métrages de l’ONF. Je renoue avec Rosalie, qui déguste un curry, Rosalie, qui est contente de s’être trouvé un travail au gouvernement dans sa branche, la géographie physique. Dans une pièce à côté, Denis me conte un peu sa nouvelle vie, Alison parle de la Finlande, de la Russie, où elle a exposé l’an dernier. Son fils, Riel, vient faire un tour. Il trouve ça beau, dit sa mère, son quartier tout enluminé pour Noël. Il veut ça chez lui, avec un sapin décoré.
Petit à petit, une communauté se redécouvre.