La formule d’adhésion plurielle sera une priorité de la future direction.
Le conseil d’administration de la Fédération franco-ténoise a annoncé le 12 mars la démission de Jean de Dieu Tuyishime en tant que directeur général de la FFT. Un départ effectif le 9 avril prochain.
Le départ de M. Tuyishime, qui a œuvré 14 ans à la FFT, dont les quatre dernières comme directeur général, a plusieurs raisons. Officiellement, il part relever de nouveaux défis. En entrevue avec L’Aquilon, M. Tuyishime a évoqué la longueur de son terme à la maison Laurent-Leroux. « On devrait me demander ce que je faisais là, après 14 ans », a-t-il ironisé.
Sur un ton plus sérieux, Jean de Dieu Tuyishime a mis en doute sa capacité à apporter de nouvelles idées après autant de temps, et il croit qu’une nouvelle direction pourra plus facilement mettre en place la toute récente formule d’adhésion, qui admet les membres individuels. « Une organisation en santé nécessite du renouveau », affirme-t-il.
Un remplaçant
M. Tuyishime aurait informé le conseil d’administration de sa décision autour du 5 mars. « Ça a été une surprise, commente la présidente de la FFT, Catherine Barlow. Nous aurions aimé le garder. Il ne sera pas facile à remplacer. »
La FFT ne peut garantir qu’un nouveau directeur général sera en poste le 9 avril, mais Mme Barlow considère que ce délai est raisonnable. Le conseil d’administration se rencontre le 20 mars pour mettre au point les modalités d’embauche. Mme Barlow ébauche le profil du futur directeur : « Le candidat doit avoir la francophonie à cœur, dit-elle, il ne doit pas avoir peur de la politique et doit être capable de trancher. Il doit avoir une formation en gestion et être rigoureux dans son travail. »
L’exercice se terminant le 31 mars, le conseil d’administration travaille fort pour clore des dossiers entrepris, mais selon sa présidente, M. Tuyishime laisse la place en ordre pour celui ou celle qui lui succédera.
La planification stratégique pour les prochaines années est achevée et sera rendue publique à une date pour l’instant indéterminée. La contre-expertise de la FFT sur les services en français n’a pas encore été diffusée et le procès-verbal de la dernière assemblée générale annuelle n’est pas encore en ligne. Mme Barlow n’avait pas d’informations à fournir sur ces dossiers. Elle définit la campagne d’adhésions individuelles comme étant prioritaire.
Héritage et mutations
Son legs à la FFT, Jean de Dieu Tuyishime le perçoit comme étant un de conciliation : « La FFT, dit-il, était rendue à être polarisée par les discussions où ça devenait destructif; l’une des choses dont je suis fier c’est d’avoir dit “c’est le moment de reprendre des discussions qui sont saines et constructives”. »
Dans le même ordre d’idée, le directeur général sortant considère avoir contribué à bâtir un partenariat plus étroit entre la FFT et les organismes membres, plus équitable et compréhensif.
Si les relations avec le gouvernement ténois ont beaucoup avancé au temps de sa direction, qu’il y a eu des avancées dans les communications et les services en français, M. Tuyishime en veut pour cause le travail de ses prédécesseurs. Il ne faut pas prendre ces progrès pour acquis, avertit-il.
M. Tuyishime ne veut pas se prononcer sur la validité de la nouvelle forme plurielle d’adhésion de la FFT, mais sa mise en application sera assurément, considère-t-il, une priorité pour son successeur, tout comme la récente entente de collaboration entre les organismes francophones.
La FFT, analyse-t-il, devra aussi réfléchir si elle doit continuer à s’occuper de droits linguistiques, d’éducation, de santé, d’immigration et d’aînés ou se concentrer sur un nombre plus réduit de dossiers.
Jean de Dieu Tuyishime n’a pas désiré aborder la question de son futur professionnel, mais il a assuré à L’Aquilon qu’il allait prendre une bonne journée de congé et se lever tard.