Le GTNO retournait au fédéral des subventions pour les langues officielles.
La Loi sur les langues officielles des TNO est en place depuis 1985, mais il a fallu mettre l’épaule à la roue pour qu’elle soit appliquée dans les institutions gouvernementales. C’est à cette tâche que s’est attelé André Légaré lors de sa présidence de la Fédération franco-ténoise (FFT) en 1999-2000.
« Ça avait un peu commencé sous l’égide de Daniel Auger, mon prédécesseur, rappelle André Légaré. J’ai pris la relève. Nous avons eu beaucoup de pourparlers avec le ministre [Éducation, Culture et Formation] Charles Dent et le sous-ministre Mark Cleveland pour traiter du dossier. »
Les pourparlers visaient notamment la création d’organisations pour les francophones, comme Services TNO. Ils furent un échec et il fallut des démarches en Cour pour obtenir des résultats.
Ces pourparlers n’ont toutefois pas été complètement vains, souligne André Légaré, actuellement chef négociateur pour le gouvernement ténois. « Le ministre retournait des sommes d’argent au fédéral, rappelle-t-il. Il disait qu’il avait pourvu à tous les services nécessaires en langues officielles et qu’il n’avait pas besoin de dépenser l’argent, malgré les besoins criants. Nous trouvions cela abominable. Il a ensuite ajusté le tir et dépensé les sommes. »
Expansion et scission
Le début du 21e siècle est aussi un moment d’expansion et de scission pour la FFT. Les TNO se fragmentent le 1er avril 1999 avec la création du Nunavut.
« Il y avait là une association de francophones qui faisait partie de la FFT, se remémore André Légaré. Il a fallu négocier le partage des revenus. Il y a parfois eu des échanges un peu corsés, comme pour diviser les dettes, mais ça a été amical dans l’ensemble. Le directeur général Daniel Lamoureux a participé aux démarches pour que l’association obtienne des fonds directement du fédéral, sans passer par la FFT. Elle a ensuite volé de ses propres ailes. »
C’est à cette époque également que la FFT œuvre à regrouper localement les francophones des TNO. Les associations de Yellowknife, Fort Smith et Hay River existaient déjà.
La FFT approche des francophones de Norman Wells, Fort Simpson et Fort Providence pour fonder de petites associations. Un échec sans doute à cause de la faible population, mais les démarches donneront naissance à l’Association des francophones du delta du Mackenzie.
Aux aguets
À l’heure où les Franco-Ontariens se battent pour le respect de leurs droits, André Légaré a une position nuancée sur la situation de la francophonie au Nord-Ouest. « Des améliorations ont été faites, au niveau des écoles, mais il faut toujours être aux aguets. Le rapport [Vérification des communications et des services en français] déposé il y a quelques mois le prouve et il y a beaucoup d’améliorations à faire, en santé par exemple. »
Selon M. Légaré, une nouvelle génération de francophones impliqués est déjà en place pour suppléer à la précédente et apporter des idées nouvelles.