La francophonie ténoise souligne l’engagement durable de Sylvie Savoie.
La militante Sylvie Savoie est la lauréate du prix Jeanne Dubé 2018, par lequel la Fédération franco-ténoise (FFT) récompense « l’engagement extraordinaire d’un individu envers la communauté francophone des Territoires du Nord-Ouest ».
Au fil de deux décennies, Mme Savoie a occupé de nombreux postes au sein des organismes et associations liés à l’éducation francophone aux TNO.
Elle a fait partie du Comité des parents de l’école Allain Saint-Cyr, qu’elle a aussi présidé de 2014 à 2018. Elle a aussi été présidente et membre du conseil d’administration de la Garderie Plein Soleil.
L’Acadienne originaire de Bathurst s’est en outre signalée à l’Association des parents ayants droit de Yellowknife (APADY), à la FFT et comme présidente du Regroupement des parents francophones des TNO, un défunt membre de la FFT qui comptait des représentants à Yellowknife, Fort Smith, Inuvik et Hay River.
Enfin, elle a été membre du c.a. d’un projet de collège qui a précédé le Collège nordique et représentante à la Commission nationale des parents francophones.
Un engagement de longue haleine
« Ça me donne le sentiment que j’ai fini mon travail, dit en s’esclaffant Sylvie Savoie, lorsque questionnée à propos de son prix. C’est comme un lifetime achievement award. »
Alors que ses enfants ne sont plus à l’école et que l’APADY fermera en avril si d’autres parents ne s’y engagent pas, Mme Savoie dit garder la porte ouverte à d’autres engagements. Elle évoque, mais sans plus, le projet de centre communautaire de la FFT
Sécurité
Après des années de lutte et d’engagement, l’école Allain St-Cyr est enfin dotée d’un gymnase et de locaux supplémentaires. Sylvie Savoie, qui travaille dans le secteur des assurances, souhaite que ces acquis renforcent l’attachement à l’institution et que davantage de jeunes y terminent leurs études. L’infrastructure, note-t-elle, va permettre à plus de gens de s’impliquer.
La francophonie ténoise ne peut cependant rien prendre pour acquis même si elle a « fait des pas dans la même direction », souligne Mme Savoie.
« Je trouve ironique de voir à l’hôpital toutes ces affiches où c’est écrit qu’on parle français, dit-elle, alors que personne ne parle français. »
Aujourd’hui, à l’hôpital, elle dit choisir la langue qui va le plus vite pour avoir des services alors qu’elle demandait ses services en français lorsque ses enfants étaient jeunes. « Est-ce que je fais partie du problème s’interroge-t-elle? En tout cas, je ne fais pas partie de la solution. »
Un choix consensuel
Le prix Jeanne-Dubé sera remis à Sylvie Savoie lors d’une cérémonie à l’hôtel Chateau Nova, le samedi 9 février à compter de 16 h.
La FFT n’a pas été en mesure de dire à L’Aquilon combien de candidatures elle avait reçues pour le prix ni l’identité de la personne ayant suggéré Mme Savoie. Un réseau informel d’une trentaine de personnes, dont l’identité n’a pas été divulguée, aurait plébiscité ce choix.
Présidente du comité de coordination du Réseau Santé TNO, elle-même ancienne récipiendaire du Jeanne-Dubé (2016), Suzette Montreuil approuve pleinement la sélection de Sylvie Savoie, une personne dévouée qui s’est engagée pleinement et longtemps, dit-elle.
Même approbation du côté de Jacques Lamarche, ancien président de l’APADY et représentant de la FFT à la Commission nationale des parents francophones. « C’est mérité, assure cet autre lauréat du Jeanne-Dubé (2017). Ça fait plusieurs années qu’elle se dévoue à la francophonie. Elle a présidé la garderie, elle été à l’APADY, au Comité de parents de St-Cyr. C’est vraiment fantastique. »
Le prix Jeanne-Dubé a été créé en 1993 en l’honneur de cette cuisinière de Fort Smith qui a « conservé sa langue dans un milieu multiculturel où le français était on ne peut plus minoritaire ».