Le vendredi 3 juin au soir s’est tenu le gala annuel de l’Association des Francophones du Nunavut, gala qui était cette année jumelé avec la fin des célébrations du 40e anniversaire de l’association. Une centaine d’invités du Nunavut, mais également de partout au Canada, se sont retrouvés pour fêter la francophonie nunavoise.
La soirée se déroulait dans la grande salle de l’hôtel Aqsarniit d’Iqaluit, la capitale du Nunavut. La centaine de convives, partenaires, bailleurs de fonds ou anciens membres actifs étaient tous rassemblés pour l’occasion, ainsi que pour renforcer les liens qui les unissent.
Exceptionnellement cette année, le gala était couplé avec la clôture des festivités du 40e anniversaire de l’association, une occasion pour Maxime Joly, ancien directeur général de l’association entre 2015 et 2018, de se « remémorer de bons souvenirs » et se rappeler ses origines.
« C’était une très bonne soirée, confirme Christian Ouaka, l’actuel directeur général de l’association. Il y avait plus d’une centaine de personnes, avec de nombreux invités de prestige. »
La ministre Joanna Quassa, responsable des ministères de la Culture et du Patrimoine, mais aussi responsable des langues et des ainé.e.s, était présente. Elle était accompagnée, en ligne, par le ministre fédéral Dan Vandal, chargé des Affaires du Nord.
Dans un discours enregistré, le ministre Vandal a souligné l’importance de protéger la langue française. « Aujourd’hui, l’Association des Francophones du Nunavut est devenue un pilier central pour le développement de l’identité et de la culture francophone au Nunavut. »
Le ministre fédéral a également noté la présence de l’AFN dans le combat « pour la défense des droits linguistiques, non seulement pour la langue française, mais aussi pour l’inuktitut, la langue maternelle de la plupart des Nunavummiuts ».
Portevoix des francophones du Nunavut, l’association célèbre son 40e anniversaire.
Voir loin et innover…
Créée en 1981 autour de la volonté de regroupement de la communauté francophone pour la diffusion des rencontres de hockey, l’association s’est d’abord appelée Association des Francophones de Frobisher Bay, du nom de la ville d’Iqaluit à cette époque.
Ce n’est qu’en 1999, lors de la scission des Territoires du Nord-Ouest et la création du territoire du Nunavut, que l’association prendra son nom actuel. L’association compte aujourd’hui près de 300 adhérents, et près d’une vingtaine de bénévoles.
L’association, tel que l’explique Christian Ouaka, regarde aujourd’hui vers l’avenir. « Innovation » et « continuité » sont les mots-clés de la nouvelle politique de développement de l’AFN. « Le plan stratégique pour la période 2022-2026 sera bientôt dévoilé », explique le directeur général, pour qui l’association doit continuellement se renouveler et proposer de nouveaux services. Son objectif est que « l’association fête un jour ses cent ans ».
… en étant fier de son passé
Cette anticipation, l’actuel président de l’AFN, Goump Djalogue, la partage. Il a mis en avant dans son discours l’importance d’avancer tout en étant fier de son passé. La quarantaine, d’après lui, est « l’âge de se réinventer en gardant son essence, l’âge des défis pour assoir un patrimoine durable ».
Mais voir vers l’avenir n’empêche pas de remercier le passé, et la soirée anniversaire de vendredi a aussi permis de souligner le rôle de membres émérites de la communauté francophone du Nunavut.
Stéphane Cloutier, dit « Qupanuaq », a été récompensé du prix Uiviit, qui récompense, comme l’explique Maxime Joly, « le francophone de l’année au Nunavut ».
À propos de M. Cloutier, l’ancien directeur général poursuit : « C’est quelqu’un qui est resté à Iqaluit pendant 28 ans, qui était bénévole à la radio, haut fonctionnaire et directeur des langues officielles. C’était un vrai allié ».
Stéphane Cloutier, ayant pris sa retraite du gouvernement du Nunavut en mars 2022, pouvait enfin être récompensé et remercié par la communauté francophone. « Tout le monde dans la salle était très content, et malgré son message transmis numériquement [M. Cloutier n’était pas présent à Iqaluit], il a reçu beaucoup d’applaudissements », raconte M. Ouata.