le Mercredi 16 avril 2025
le Jeudi 10 avril 2025 14:12 | mis à jour le 11 avril 2025 11:26 Francophonie

Le Centre interculturel disparait, les services restent

Le Centre interculturel TNO ferme ses portes.
 — Photo Cristiano Pereira
Le Centre interculturel TNO ferme ses portes.
Photo Cristiano Pereira
Une structure ferme, mais les efforts continuent. Les quatre partenaires assurent que l’accueil des nouveaux arrivants reste une priorité dans leurs espaces respectifs.
Le Centre interculturel disparait, les services restent
00:00 00:00

C’est la fin d’un projet collectif : le Centre interculturel des Territoires du Nord-Ouest, qui réunissait depuis 2020 quatre organismes partenaires au Diamond Plaza à Yellowknife, ferme ses portes. En cause, une décision d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), principal bailleur de fonds, qui a mis fin à son financement.

Initiative conjointe du Conseil de développement économique des TNO, de la Fédération franco-ténoise, du Collège nordique francophone (CNF) et du NWT Literacy Council (NWTLC), le centre se voulait le premier point de contact pour les immigrants aux TNO. Il offrait des services d’établissement, des séances d’information, et organisait des activités d’intégration pour les nouveaux arrivants.

« Le financement du bailleur de fonds s’est arrêté pour le concept du centre interculturel, donc on n’a pas d’autre choix que d’arrêter l’existence du centre », a expliqué François Afane, directeur général du CDÉTNO. Audrey Fournier, directrice générale de la FFT, a confirmé cette information et ajouté que le ministère n’avait donné aucune explication pour cette décision.

Au CDÉTNO, vu que nous avons la majorité des services directs, nous allons garder l’esprit du centre et continuer de recevoir les gens ici au même titre et fournir les services bilingues

— François Afane

Moins central, même service

Tous s’accordent à dire que les services eux-mêmes ne disparaitront pas, mais qu’ils ne seront plus regroupés dans un même lieu. « Les services continueront à être disponibles et offerts par les différents prestataires dans leurs bureaux respectifs », assure Mme Fournier. Patrick Arsenault, directeur général du CNF, note qu’« il est possible que les nouveaux arrivants doivent se rendre à plusieurs endroits différents pour obtenir les services dont ils ont besoin ».

« Au CDÉTNO, vu que nous avons la majorité des services directs, nous allons garder l’esprit du centre et continuer de recevoir les gens ici au même titre et fournir les services bilingues », précise François Afane en ajoutant que l’organisme essaiera de minimiser l’impact de cette fermeture pour que les clients ne le ressentent pas.

 

Un personnel maintenu

L’équipe de neuf personnes qui travaillait au Centre est aussi réorganisée. « Chaque organisation garde son personnel, il n’y a pas de coupure », affirme François Afane. Les employées de la FFT seront réinstallées dans les espaces de bureaux respectifs au 1er mai.

Kathryn Barry Paddock, directrice du NWT Literacy Council, rappelle que son organisme n’était pas impliqué dans les ententes de contribution. Elle souligne néanmoins que « le personnel continue de collaborer avec ses collègues des autres organismes », et qu’ils travaillent toujours ensemble.

Si le modèle du centre physique prend fin, plusieurs souhaitent qu’une forme de collaboration interorganismes renaisse. « Le projet du CITNO était prêt à devenir autonome dans la prochaine année », note Audrey Fournier. « Il serait possible de relancer un projet de guichet unique de services en immigration dans le futur, à condition de trouver du financement et d’assurer le travail de collaboration et de concertation entre les différents partenaires. »

Pour Kathryn Barry Paddock, l’idée n’est pas à abandonner : « Je crois qu’il existe des moyens de relancer le Centre. Par exemple, disposer d’un espace pour offrir des activités serait une excellente façon d’accueillir les nouveaux arrivants. »

 

Rester accueillants

Malgré la fermeture du Centre, les quatre organismes insistent sur leur volonté de rester mobilisés. « Tout le monde porte à cœur de créer des conditions idoines pour accueillir au mieux toutes les personnes qui sont les bienvenues dans nos communautés », souligne François Afane. « C’est pourquoi on va continuer d’offrir les services et d’inviter les gens à venir s’installer dans notre communauté. »