Lors de la rencontre annuelle du Conseil des ministres sur la francophonie canadienne (CMFC), qui s’est tenue les 26 et 27 juin à Yellowknife, des organismes franco-ténois ont saisi l’occasion pour tenter d’établir un dialogue avec les ministres présents. Parmi eux, Steven Guilbeault, ministre fédéral des Langues officielles.
La Fédération franco-ténoise (FFT) a rencontré ce dernier pendant de 20 minutes. La directrice générale, Audrey Fournier, a qualifié cette réunion d’« assez courte », mais « significative et intéressant ».
Ce moment a permis à la FFT d’évoquer deux enjeux fondamentaux : le projet de centre communautaire et les ;montants alloués aux organismes. « On a abordé le manque de financement, mais également des critères de financement », a rapporté Audrey Fournier.
Un financement plus stable
La directrice de la FFT a insisté sur l’importance non seulement d’un financement plus généreux, mais surtout mieux adapté aux réalités des organismes. Selon elle, au-delà du manque de fonds, ce sont les critères actuels qui posent problème : les financements sont trop souvent accordés au cas par cas, projet par projet, sans garantir une stabilité à long terme. Elle plaide ainsi pour un apport de base, plus prévisible, et pour une certaine autonomie des communautés dans la gestion des fonds publics. À ses yeux, les ententes Canada-communauté devraient permettre aux organismes de déterminer eux-mêmes les priorités d’utilisation des sommes disponibles auprès de Patrimoine canadien.
Audrey Fournier affirme que cette demande avait déjà été formulée précédemment : « On leur avait demandé de l’argent de programmation au lieu de l’argent de projet. Mais ça a été refusé. On a donc abordé cette question-là. » Elle ajoute que certains éléments ont « sonné des cloches » et qu’un suivi est prévu avec le député.
Guilbeault est capable de comprendre les enjeux de la communauté et d’avoir de l’empathie par rapport aux réalités.

Le ministre des Langues officielles, Steven Guilbeault, en visite au Collège nordique francophone, guidé par le directeur Patrick Arsenault.
Guilbeault à l’écoute
Audrey Fournier juge le ministre Guilbeault « plutôt nouveau dans ce poste-là » sensible aux revendications de l’organisme : « Il est capable de comprendre les enjeux de la communauté et d’avoir de l’empathie par rapport aux réalités. » Elle souligne toutefois l’importance de continuer à l’informer activement.
Sur le fonctionnement même de la rencontre annuelle du Conseil des ministres, la FFT espère une meilleure intégration des voix communautaires dans l’avenir. Bien que la FFT et la FCFA aient pu s’adresser aux ministres lors d’un souper, elles n’ont pas obtenu de place formelle à l’ordre du jour. « C’est vraiment un espace avec un haut potentiel », insiste Audrey Fournier. Mais selon elle, il manque de transparence : « C’était difficile d’avoir de l’information. On ne savait pas sur quoi portait l’ordre du jour. »
Visibilité et réseautage
Le Collège nordique francophone (CNF) a, lui aussi, profité de cette rencontre pour échanger avec plusieurs représentants politiques. Son directeur général, Patrick Arsenault, indique avoir rencontré « des employés du Patrimoine canadien ainsi que le ministre Guilbeault, le ministre Roberge et la ministre Cleveland ». Il considère que ce fut « une excellente occasion pour l’équipe et moi-même de faire découvrir le Collège à nos visiteurs. »
Les discussions ont porté sur la croissance du Collège et les défis à venir, notamment à la suite de sa reconnaissance officielle par le GTNO. « Ce genre d’initiatives a une valeur inestimable en ce qui a trait au réseautage et à la visibilité de nos organismes », affirme Patrick Arsenault. Il estime que les messages portés dans la lettre ouverte de la FFT ont été entendus : « Ce sont des messages qui semblent avoir résonné avec nos interlocuteurs. »