Les contribuables canadiens qui gagnent moins de 50 000 $ par année auront une ligne de moins à remplir dans leur rapport d’impôt de 1998.
Dans la foulée de l’équilibre budgétaire qui sera atteint à la fin du présent exercice financier le 31 mars et des budgets équilibrés à venir au cours des prochaines années, le gouvernement fédéral a décidé d’éliminer à compter du 1er juillet la surtaxe des particuliers et de la réduire pour ceux dont le revenu se situe entre 50 000 $ et 65 000 $.
La surtaxe fédérale avait été instituée en 1986 par le ministre conservateur des Finances, Michael Wilson, à titre de mesure « temporaire » et dans le but de réduire le déficit. Douze ans plus tard, Ottawa estime qu’il a maintenant les moyens de s’en débarrasser.
Les Canadiens à faible revenu auront aussi droit à un revenu supplémentaire libre d’impôt de 500 $, dans le cas d’un célibataire, et 1 000 $ dans le cas d’une famille. Cette mesure permettra à 400 000 Canadiens de ne plus payer d’impôt, alors que 4,6 millions en paieront moins.
Cet allégement fiscal n’aura cependant pas un grand impact sur les finances personnelles des Canadiens. Ainsi, cela ne représentera en 1999 que 165 $ pour une famille type de quatre personnes avec un revenu unique de 20 000 $, 149 $ pour un famille dont le revenu unique est de 35 000 $ et 238 $ pour une famille avec un revenu unique de 50 000 $. L’allégement fiscal sera de 85 $ pour un célibataire avec un revenu de 20 000 $, 150 $ s’il a un revenu de 35 000 $ et 219 $ si son revenu est de 50 000 $.
L’inondation au Manitoba et la tempête de verglas dans l’Est a ouvert les yeux du ministre des Finances sur l’importance du bénévolat dans les petites communautés, qui ne dépendent souvent que de ces hommes et ces femmes pour assurer les services essentiels en période de crise. A compter du 1er janvier, l’indemnité non imposable pour les pompiers volontaires passera donc de 500 $ à 1 000 $, et tous les bénévoles des services d’urgence y auront droit.
Pour le ministre des Finances, Paul Martin, ces mesures ne sont que le début : »Nous les renforcerons quand nous en aurons les moyens ». Il a promis qu’il réduira davantage les impôts dès que le gouvernement pourra se le permettre.
Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement a maintenant les moyens de ses politiques. Ottawa prévoit même une augmentation de 3,8 pour cent des revenus provenant de l’impôt des particuliers en 1998-1999, malgré les deux mesures d’allégement fiscal.
Ce sont d’ailleurs les particuliers qui, avec 71 milliards, fourniront près de la moitié des recettes anticipées de 151 milliards. L’impôt des sociétés comptera pour 20,5 milliards, presqu’autant que la TPS, qui rapportera 20,9 milliards dans les coffres de l’État. Enfin, les cotisations d’assurance-emploi compteront pour 18,6 milliards dans les revenus de l’État.
Du côté des dépenses publiques, les seuls intérêts de la dette coûteront 43,5 milliards de dollars aux Canadiens en 1998-1999, alors que la dette accumulée devrait se chiffrer à 583,2 milliards de dollars. Finalement, les dépenses de programmes s’élèveront à 104,5 milliards de dollars, en baisse de 1,5 milliard.