David Hamilton dégage une aura de sainteté lorsque les membres du public le rencontrent dans son bureau. À ses heures de travail, habillé d’une toge noire et blanche ressemblant à une soutane, ce greffier de l’Assemblée législative représente l’intégrité de la chambre. C’est un devoir qu’il doit dûment remplir lorsqu’il remplit son deuxième rôle : directeur général des élections des T.N.-O.
Son rapport sur les dernières élections territoriales, qui ont eu lieu en décembre 1999, recommande de rendre inadmissible le vote des députés, de leurs conjoint(e)s et des personnes à leurs charges s’ils tentent de remporter un siège dans une circonscription où ils n’ont aucune résidence principale. Le rapport suggère d’abroger la section autorisant cette pratique.
« Le principe électoral veut que seuls les habitants d’une circonscription aient le droit d’y voter. Les candidats pourront toujours se présenter dans d’autres circonscriptions, mais ne pourront plus voter en blanc », a indiqué M. Hamilton.
Le DGE recommande également de réduire la durée de la période électorale de 45 à 35 jours. Il a laissé entendre que c’était moins que les 21 jours utilisés dans une autre juridiction canadienne. Il a indiqué que depuis la création du Nunavut, le transport des matériaux servant aux élections, comme les bulletins de vote et les urnes, est plus facile puisque les Territoires sont plus petits.
« Certains candidats trouvaient la période de 45 jours beaucoup trop longue et certains électeurs partageaient cet avis. Plusieurs en avaient ras le bol de recevoir de la publicité et de se faire solliciter par du porte en porte », a expliqué M. Hamilton.
Le rapport recommande d’entreprendre une étude pour déterminer s’il serait acceptable d’avoir une liste électorale permanente aux T.N.-O. et quel serait le coût pour la produire et la tenir à jour. Présentement, le recensement est effectué par des recenseurs qui vont de porte en porte pour enregistrer le nom des personnes qui sont des électeurs admissibles. « Je recommande que cette liste soit partagée avec les municipalités, les conseils scolaires et les regroupements autochtones à des fins électorales seulement », a déclaré M. Hamilton. « Nous avons déjà accordé à la ville de Yellowknife l’autorisation d’utiliser la liste pour les élections municipales cet automne. Ils devront la mettre à jour ».
Les directeurs du scrutin pourraient finalement se retrouver avec un droit de vote. La modification devrait avoir lieu à cause de l’atteinte à la Charte des droits et libertés. Le gouvernement fédéral a déjà procédé à une modification de ses propres règlements. « Les directeurs du scrutin avaient le droit de voter seulement pour briser l’égalité entre les candidats si une répartition égale des votes avait lieu selon la Loi ».
Le rapport suggère également de modifier la Loi électorale pour permettre l’établissement d’un bureau de scrutin central dans toute communauté comprenant plusieurs circonscriptions. M. Hamilton estime que cette démarche éliminerait une certaine confusion qui peut régner lorsque les électeurs doivent se présenter aux urnes, mais ne savent pas quel bureau est situé dans leur circonscription. Cette modification pourrait éventuellement avoir un impact sur Yellowknife, Hay River et Inuvik lors de la tenue des prochaines élections territoriales.