Glenn Nicol ne cache pas le sentiment de fierté qu’il éprouve à propos de l’expansion phénoménale de NMI Mobility, propriété de la compagnie de téléphone Northwestel. Cette dernière est étroitement liée au géant de la bourse torontoise, BCE. Le vice-président de NMI peut se vanter de mener un réseau à la grandeur d’un espace plus vaste que l’Europe, soit le nord de la Colombie-britannique, le Yukon, le Nunavut et les T.N.-O.
En trois ans d’existence, la compagnie a ouvert l’accès au réseau cellulaire aux abonnés des trois capitales territoriales. Les dirigeants examinent activement l’option d’étendre leur empire au sein des communautés de Fort Smith, Rankin Inlet, Dawson et Fort Simpson.
Les ajouts et les rénovations se font également aux services aux abonnés. À Yellowknife, le nombre d’antennes augmentera d’ici les deux prochains mois aux alentours des lacs Frame et Kam. Les mêmes ajustements devraient bientôt avoir lieu dans le district de New Town, à Hay River. La première tentative a échoué suite au refus catégorique de la ville d’accepter l’emplacement du site sélectionné pour l’antenne. Les résidents devront se contenter d’attendre qu’une nouvelle étude technique soit complétée. M. Nicol estime que le succès de NMI dépend de son approche commerciale. La compagnie doit être en mesure de rembourser les frais variant entre 400 000 et 500 000 dollars pour diffuser le signal téléphonique. Les communautés de 4 000 résidents sont ciblées avant tout pour leur marché potentiel. Des exceptions à la règle existent pourtant et d’autres facteurs sont pris en considération.
« Lorsque nous avons appris qu’Iqaluit allait devenir la capitale du Nunavut, nous avons pris l’initiative d’étendre notre service dans la communauté. Le seuil des 4 000 habitants n’avait pas été atteint, mais on savait que les gens de l’Ontario allait construire la capitale et que l’économie allait prendre de l’expansion », a indiqué M. Nicol. Le développement de l’industrie pétrolière est également suivi de près par les dirigeants de NMI. À Fort Liard, qui comptait à peine quelques centaines d’habitants avant le début de l’exploitation de la ressource non renouvelable, l’industrie du téléphone cellulaire est entrée en opération avec le boom économique. La même logique a été appliquée pour les communautés du nord de la Colombie-britannique.
« Nous examinons la possibilité d’étendre le réseau à Fort Simpson, non pour la grandeur de sa population, mais plutôt à cause de l’éventuelle exploitation des ressources pétrolières aux alentours de la communauté », a précisé M. Nicol.
La compétition se fait pourtant rare. NMI occupe à elle seule 40 pour cent du sol canadien et a le potentiel de desservir jusqu’à 100 000 clients. Une seule communauté échappe au contrôle de la compagnie. Inuvik TV, en partenariat avec Rogers AT&T, maintient son réseau digital près de la mer de Beaufort.
John Boudreau, un gestionnaire pour Inuvik TV, affirme que les dirigeants de la compagnie ont mis plus de trois ans pour trouver un système économique et compatible avec le nombre d’habitants de la municipalité. Il a déclaré que la compagnie compte éventuellement étendre ses capacités dans la région de Beaufort et/ou du Mackenzie pour atteindre les communautés de Tuktoyaktuk, d’Aklavik et de Fort McPherson.
« Nous examinons la possibilité d’offrir nos services dans d’autres communautés comme Yellowknife, Whitehorse et Iqaluit », a indiqué M. Boudreau.
NMI ne compte pas établir son réseau à Inuvik pour l’instant. La population n’est pas assez grande pour accommoder deux compagnies de téléphone cellulaire, a laissé entendre Glenn Nicol.
Les téléphones des deux compagnies ne fonctionnent pas dans les périmètres de leurs deux compétiteurs puisque le signal employé est différent. Le réseau numérique d’Inuvik TV peut fonctionner au Mexique, mais pas à Yellowknife ou à Hay River.