Le maire de Yellowknife, David Lovell, n’a pas hésité à exprimer publiquement ses regrets suite au dévoilement de la liste électorale sur le site Internet de la ville. Selon ce dernier, la décision a soulevé un tollé bien sans le vouloir.
« Je pense que c’est plus un manque de vision de notre part », a-t-il précisé. « Si nous examinons la question à partir de Yellowknife, on s’aperçoit qu’on a simplement diffusé les noms et les adresses des citoyens. »
L’objectif était de permettre aux usagers de vérifier s’ils étaient inscrits sur la liste, ce qui pouvait se faire plus rapidement derrière l’écran d’un ordinateur. Ils n’auraient pas à se présenter à l’hôtel de ville pour savoir s’ils avaient un droit de vote automatique.
« Ce qui me surprend le plus, c’est que nous avons envoyé des brochures partout à travers la ville pour indiquer que nous allions diffuser la liste sur notre site. Personne ne s’est plaint. Pourtant, une fois que les médias ont commencé à en parler, des citoyens nous ont demandé de retirer leurs noms des écrans. Nous l’avons fait, évidemment », a noté le maire. Le directeur général des élections des T.N.-O., David Hamilton, s’est dit concerné par la décision de la ville de rendre cette information publique via Internet. Il a exprimé ses inquiétudes, d’autant plus que c’est son bureau qui a fourni la liste à la ville.
« Jamais nous leur aurions donné la liste si on avait été au courant qu’ils allaient la diffuser », a indiqué M. Hamilton. « La liste ne doit pas être rendue publique sauf dans les endroits autorisés par la Loi pour éviter qu’elle soit utilisée à des fins commerciales. »
Les personnes qui copient ou modifient les documents sans autorisation légale pourraient se voir infliger une amende de 1 000 $ en plus d’une peine de prison d’une durée maximale d’un an, selon un porte-parole du bureau.
Plusieurs noms de résidents qui n’habitent plus à Yellowknife étaient présents sur la liste. Par exemple, le nom d’un ancien journaliste à CBC North, qui voyage actuellement dans le Moyen-Orient, a été noté. Un volontaire à l’Association francophone de Yellowknife et à la Fédération Franco-TéNOise a exprimé sa surprise en remarquant qu’il ne pouvait pas voter, après avoir résidé plus de quatre ans à Yellowknife.
« La personne qui a déménagé ne votera certainement pas », a commenté M. Lovell. « Celle qui n’est pas sur la liste devrait nous contacter et s’inscrire immédiatement. Le but de la diffusion est de permettre les corrections. »
Pourtant, le maire s’est résigné à ordonner que les informations soient enlevées immédiatement du site Internet. Vers 11 h, jeudi matin, il ne restait aucune trace des adresses et des noms des citoyens qui pouvaient se rendre aux urnes.
Les intéressés pourront toujours se rendre à la bibliothèque, à l’hôtel de ville, ou à tout autre endroit autorisé par la Loi électorale pour savoir s’ils sont inscrits.