Je n’exagère rien en titrant ainsi. Les lions (politiciens) sont lâchés dans l’arène politique devant une bande de chrétiens (pas le chef, les brebis : les électeurs) désemparés. Je parle des élections, vous l’avez perçu, perspicaces lecteurs. Les choix semblent se rétrécir de plus en plus au Canada entre le centre droite et l’extrême-droite.

Un Jean Chrétien, bien déterminé à rester là, envers et contre tous, adopte une attitude de plus en plus arrogante, pour ne pas dire carrément insolente. Paul Martin semble céder le pas au chef. Les dés sont jetés! Quelles sorte de choix avons-nous? Dites-le-moi! Entre un parti libéral qui distribue à qui mieux mieux de petits cadeaux (baisse minime d’impôts), un parti conservateur en voie d’extinction, qui connaîtra probablement une disparition brutale (moins de douze députés) lors du prochain scrutin, une Alliance ayant à sa tête un  » preacher  » au discours tellement de droite qu’il fait dresser les cheveux sur la tête. Le seul parti qui se tienne debout est le NPD, mais ce parti n’est même pas assuré d’aller se chercher 12 députés.

Comment se rendre aux urnes avec allégresse ou espoir? Si certains d’entre vous entrevoient un prochain gouvernement fiable, honnête, sans reproche, impartial, juste, qu’ils me le laissent savoir. J’aimerais bien avoir tant d’attentes, mais le portrait qui s’esquisse est plutôt pessimiste. La chose politique se dégrade à un point tel que la confiance des électeurs est pratiquement à zéro.

Ça vous dit, vous autres, d’être dirigé par l’extrême-droite, par des gars comme Stockwell Day, qui viendront vous enlever vos droits chèrement gagnés? Ça vous dit, vous autres, d’être dirigés par des députés tellement délurés qu’ils n’arrivent pas à trouver une salle? (Je sais que là n’est pas la vraie raison, mais c’est celle officiellement donnée, et je fais avec). Ça vous dit vous autres, d’entendre encore pendant 4 ans un Jean Chrétien qui baragouine dans les deux langues, mais n’en maîtrise aucune? Ça vous dit, vous autres, de vous entendre encore raconter des menteries sur tout et sur rien? Ça vous dit, vous autres, de vous faire amputer votre chèque de 50 % pour engraisser les coffres de l’État, coffres qui servent à distribuer des cadeaux empoisonnés à la veille des élections?

Bien sûr, il faut aller voter! Pas le choix. S’abstenir est un acte de résignation grave. Ne pas réagir à une situation ne peut que l’empirer. Il faut aller voter, avec la meilleure volonté et le meilleur jugement possibles. Il faut mettre une croix dans une case, en se disant bien que ce sont ces milliers de petites croix qui vont diriger le pays pendant les quatre prochaines années. Pas facile, me direz-vous. C’est tout du pareil au même. Je vous comprends, mais cela ne m’empêchera pas d’aller voter, avec tout le sérieux et toute la réflexion que ça demande.

Je ne peux m’empêcher de penser que le Canada est un pays assez évolué pour offrir un choix qui pourrait se situer entre bon et meilleur. Pour le moment, les choix qui s’offrent vont de pire en moins pire. C’est un peu ça qui s’offre à nous, tout de suite.

Pourquoi ce déclenchement d’élections si longtemps avant la fin du mandat? Jean Chrétien a profité du décès de Trudeau, qui a suscité chez les Canadiens une vague de sympathie pour les Libéraux. C’est le moment stratégique, croit-il. Mais le rapport du vérificateur général du Canada semble jeter une douche froide sur les esprits surchauffés. Le gouvernement libéral a également misé sur le fait que l’Alliance est en plein recrutement et est un parti encore mal implanté dans l’est. Le moment est-il vraiment propice à une réélection du parti libéral? Y a-t-il place à de nouvelles options, dans ces élections? C’est ce que l’avenir (pas très lointain) nous dira. Et les gens se réveilleront, le lendemain du 27 novembre prochain, un peu plus désabusés et un peu plus meurtris, regardant l’avenir avec appréhension. Les chrétiens se seront fait blesser par les lions qui préparent leurs crocs depuis quelques mois. Allez! Un peu de courage! Il faut aller dans l’arène…et voter.

Pour vous encourager un peu, on pourrait être comme les États-Uniens et avoir le choix entre Bush ou Gore.

Vous croyez que c’est mieux?