le Dimanche 20 avril 2025
le Vendredi 1 juin 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Politique

Réveil de la nature Fin de l’hibernation des ours

Réveil de la nature Fin de l’hibernation des ours
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L’ours, timide, attaque rarement l’humain. Mais c’est un animal sauvage, imprévisible. Mary Beth Miller, cette athlète de Yellowknife, a succombé près de la ville de Québec aux assauts répétés d’un ours noir, en juillet 2000. Seulement trois décès causés par un ours surviennent chaque année sur le territoire nord-américain, mais cohabiter avec l’Ursus americanus ou l’Ursus arctos horribilis peut représenter un danger pour le campeur impétueux. Raymond Bourget, agent supérieur du ministère des Ressources, de la Faune et du Développement économique (RFDE), étudie l’ours noir et le grizzli depuis plusieurs années et enseigne les mesures de sécurité à prendre en forêt.

« L’athlète qui est décédée à Québec faisait son entraînement. Elle a pu surprendre l’ours et, puisqu’elle courrait, provoquer une réaction de défense. » L’officier est catégorique : la dernière chose à faire en présence d’un ours est de prendre la fuite. « C’est comme un chien : tu cours, il court. Il faut rester calme et lui parler, lui dire : OK Ours, je t’ai vu, je m’en vais. » Si l’ours se sent coincé, s’il est surpris, il peut devenir agressif, d’où l’importance de toujours manifester sa présence. « Il faut faire du bruit. Surtout si vous vous trouvez dans une forêt dense, car l’ours ne peut vous voir. Et si vous êtes face au vent, il ne peut vous sentir. » Plusieurs techniques de prévention existent et sont expliquées dans les brochures préparées par le RFDE. Physiologiquement différents, le grizzli et l’ours noir réagissent toutefois sensiblement de la même façon. Seules différences : le grizzli ne peut grimper dans un arbre et ne vous touchera pas si vous faites le mort.

« Les ours cherchent à se nourrir et sont curieux. C’est pourquoi ils sont attirés par les humains, car ils ont appris à associer activité humaine et nourriture », explique l’officier, qui n’a fait face qu’une fois au cours de sa carrière à une femelle agressive, dont le petit était prisonnier d’un piège à ours. Raymond Bourget, qui entreprend à chaque printemps une tournée des écoles afin d’expliquer quelles précautions sont à prendre en forêt, peut en dire long sur l’installation d’un site de camping et sur l’entreposage des déchets et aliments. « Il faut placer sa tente à vue et loin d’une source de bruit, comme une rivière. Évitez à tout prix les terrains jonchés de déchets ou de carcasses d’animaux, car les ours sont charognards. »

Il n’y a pas qu’en forêt que l’on peut faire connaissance avec le mammifère de la famille des ursidés. Certains s’aventurent en ville, à la recherche d’un territoire à s’approprier. « Nous avons capturé 38 ours en 1999 autour de Yellowknife. Il s’agit surtout d’ours âgés d’à peu près deux ans, qui ont quitté leur mère et qui n’ont pas de maison, de territoire bien à eux. » Cette présence accrue d’ourson fait dire à l’agent que la population est en augmentation dans les Territoires du Nord-Ouest.

La répartition des ours se divise en deux dans les T.N.-O. Les grizzlis se terrent surtout dans les monts Mackenzie et le delta du Mackenzie. Ils préfèrent également vivre dans les régions éloignées, loin de tout contact humain. L’ours noir occupe les régions forestières des T.N.-O., surtout la vallée du Mackenzie. Il s’adapte mieux aux humains et à leurs activités. Le ministère a mis en place une ligne téléphonique en fonction 24 heures sur 24, le 873-7181,qui permet à la population de signaler la présence d’un ours ou de demander de l’information. Raymond Bourget donne également des conférences en anglais sur le sujet, sur demande. On peut le contacter au 920-3049.