Les représentants de 16 organisations concernées par la sécurité dans l’Arctique étaient réunis à Yellowknife, les 24 et 25 octobre dernier, afin de discuter des différents défis concernant la sécurité au nord du 60e parallèle. Parmi les organismes représentés, on retrouvait les Forces armées canadiennes, la Gendarmerie royale du Canada, la Garde côtière, le ministère de l’Immigration, Environnement Canada et Justice Canada. Selon le Colonel Kevin McLeod, qui présidait les discussions du groupe de travail, les événements du 11 septembre n’ont rien changé au chapitre des opérations sur le terrain en milieu arctique. » Le gouvernement est maintenant plus concerné par la sécurité et les événements du 11 septembre nous ont apporté une certaine expertise « , s’est-il contenté de souligner lors de son allocution devant les membres du groupe de travail.
Pour le professeur Rob Huebert du département de Sciences politiques de l’Université de Calgary, les conséquences des actes terroristes de septembre pourraient se faire voir à plus long terme dans le Grand nord canadien. » D’après moi, le débat entourant le bouclier anti-missiles est maintenant terminé. Nous ne vivons plus dans une forteresse et je crois que les Américains pourraient très bien nous demander d’ajouter des bases de surveillance dans les régions nordiques « , a-t-il expliqué.
Un autre aspect dont il a été question au cours des discussions est la possibilité de voir le passage du Nord-Ouest navigable au cours d’une bonne partie de l’année. » Avec le réchauffement climatique, l’un des problèmes majeurs sera la souveraineté et la sécurité du Canada dans le passage du Nord-Ouest « , de mentionner le Dr Huebert. Dans le cas où les glaces libéreraient le passage durant plusieurs mois, il faudra voir si le Canada sera responsable de cette voie navigable ou si celle-ci sera gérée pour une organisation internationale. Si le passage demeurait sous la juridiction canadienne, le gouvernement devra alors voir aux aspects sécuritaires et environnementaux sur cette partie du globe qui pourrait devenir très fréquentée.
» Dans ce passage, il peut passer des plus gros bateaux que dans le canal de Panama. Il faudra voir qui nous laissons passer. Le but de ce groupe est justement de prévoir toutes ces éventualités pour ne pas avoir à dire, lorsque le moment d’agir sera venu, que nous n’y avions pas pensé « , d’expliquer le Dr Huebert.
Pour voir à l’aspect sécurité dans les territoires du nord, les soldats canadiens font souvent le voyage afin de se prêter à divers entraînements de survie et de sauvetage en milieu nordique. » En cas de crise, nous devons prévoir qui prendra les devants pour prendre les décisions rapides « , d’ajouter le Colonel McLoed lors de son allocution. Le groupe de travail sur la sécurité en territoires nordiques se réunit deux fois par année.
La prochaine rencontre est prévue pour mai 2002 à Iqaluit. Trois journées seront alors consacrées aux divers sujets à aborder dans ce dossier complexe.