le Dimanche 20 avril 2025
le Vendredi 25 janvier 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Politique

Collaboration et responsabilisation Sur-représentativité des Dénés en prison

Collaboration et responsabilisation Sur-représentativité des Dénés en prison
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« Nous sommes tous conscients de la situation et nous avons tous les mêmes préoccupations. Il a été question de la sur-représentativité des Autochtones en milieu carcéral dans le discours du Trône de l’an 2000. Si l’on veut trouver des solutions permanentes, il faut donner plus de responsabilité aux Autochtones et il est impossible d’accomplir des choses sans un collaboration très étroite du gouvernement territorial, des Premières nations, ainsi que du gouvernement fédéral », de faire savoir Andy Watt, directeur régional principal, région du Nord, pour le ministère de la Justice du Canada.

La première rencontre des différents intervenants a eu lieu le 14 janvier dernier. Elle impliquait plusieurs ministères fédéraux, la Gendarmerie royale du Canada, les Services correctionnels du Canada, le gouvernement territorial et les représentants de la nation Déné. « Cette réunion nous a permis de mieux se connaître pour travailler ensemble et de mieux se comprendre », d’expliquer Diane Sylvain directrice régionale pour Justice Canada.

Ces deux intervenants s’accordent pour dire que le problème de la sur-représentativité des Dénés en prison constitue un énorme défi. Quant à Justice Canada, elle joue deux rôles dans le Nord. Le premier consiste à être le Procureur général chargé des poursuites pénales et le second est de mettre en œuvre un programme pour la prévention du crime. Bien entendu, malgré la volonté de réduire le nombre d’Autochtones dans les prisons, les criminels reconnus coupables se doivent tout de même de purger leur peine. « Il faut poursuivre les auteurs de crimes graves de façon sérieuse. Il en va de la protection de la victime », de préciser M. Watt.

Le problème de réduction du taux de criminalité aussi est complexe. Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, comme la toxicomanie et le taux de chômage. C’est pour cette raison que d’autres ministères pourraient très bien être impliqués lors des prochaines rencontres. « Il y a plusieurs parties de solutions pour ce problème compliqué. Nous voulons inviter des représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux. Il y a peut-être aussi un problème d’éducation pour certains Autochtones qui ne connaissent pas le système de justice », d’expliquer Mme Sylvain.

Sur le terrain, quelques initiatives ont été mises sur pied pour étudier le problème de la criminalité et tenter de le réduire. Depuis la semaine dernière, une personne travaille à temps plein, à Yellowknife, sur la prévention du crime. « Lors des dernières discussions, nous avons aussi cherché des thèmes pour une prochaine Conférence de la Justice comme celle de février 2000 avec la Nation dénée », de faire savoir Mme Sylvain. Au cours de cette conférence, plusieurs intervenants de la justice canadienne étaient sur place, dont un juge de la Cour suprême et le Solliciteur général du Canada. « Cette fois, on aimerait peut-être aller plus loin pour que tout le monde soit à la table », précise-t-elle.

Le Nord constitue une particularité pour la justice canadienne. « Dans le Sud, les procureurs fédéraux ne font pas de criminel. C’est pourquoi, au printemps dernier, la sous-région du Nord du Canada a été créée au ministère de la Justice. Les bureaux régionaux sont à Whitehorse, Yellowknife et Iqaluit, de faire savoir M. Watt et Mme Sylvain. Le ministère de la Justice a donc reconnu l’importance du Nord et y portera une attention toute 0particulière ».