James Rabesca a été député de 1970 à 1975, avant de revenir occuper un siège à l’Assemblée de 1995 à 1999. Entre temps, il a surtout travaillé en interprétation et en traduction, notamment pour des industries et divers organismes. Ce dernier est d’accord avec le fait que le retour « à la vie civile » peut être difficile. « Cependant, j’avais de bons contacts et je continue de m’impliquer dans ma communauté ».
À propos de la récente décision d’augmenter les plans de pension des députés, M. Rabesca aurait bien aimé qu’on l’applique aux élus des législatures précédentes. « Peut-être que j’aurais été d’accord avec la décision. Cependant, on a pas pensé aux anciens députés. Présentement, je ne reçois qu’une petite pension », dit-il, tout en ajoutant qu’il n’a pas besoin de beaucoup.
Jeannie Marie-Jewell, qui a été députée de 1987 à 1995, ne voit pas les choses de la même manière. Selon elle, le plan de pension était déjà lucratif. « Avant, il fallait avoir deux termes, maintenant c’est un terme. C’est une forme d’abus de pouvoir. Il faut travailler pour les électeurs, ensuite, s’il sont contents, ils t’élisent à nouveau. Maintenant, certaines personnes pourraient se présenter par intérêt personnel », soutient-elle.
Mme Marie-Jewell est d’accord sur le fait que le retour à la vie normale est difficile après la politique. Après son dernier mandat, cette dernière est allée travailler à l’extérieur des T.N.-O., avant de suivre un cours à l’université pour un an. Jusqu’en janvier dernier, elle a travaillé au Centre correctionnel pour femmes. « Je vis dans une petite communauté. C’est très difficile de se trouver un emploi, même si on est qualifié. Nous sommes toujours surveillés à la loupe », lance-t-elle.
L’ancienne première ministre des Territoires du Nord-Ouest, Nellie Cournoyea, a une explication pour les difficultés que peuvent rencontrer les anciens élus. « En politique, on doit souvent prendre des décisions difficiles, avec une vision globale et les gens s’en souviennent par la suite ». Avant d’entrer à l’Assemblée en 1979, Mme Cournoyea a roulé sa bosse à diverses positions pour la CBC. Aujourd’hui, elle est présidente et chef du bureau de l’exécutif de la « Inuvialuit Regional Corporation ». Elle a aussi travaillé sur le dossier des revendications territoriales Inuvialuit. À propos des plans de pension, Mme Cournoyea croit que le système doit se comparer à ce qui est en vigueur dans les autres milieux de travail et les autres juridictions.
Sam Gargan est aujourd’hui chef du Deh Cho. Avant d’occuper cette fonction, il a occupé le poste de maire de Fort Providence pendant environ six mois. M. Gargan admet avoir eu certaines difficultés à se trouver un poste après son départ de la vie politique. « Je ne m’étais pas préparé à être battu. Je crois que la difficulté vient surtout de l’âge. J’ai écrit beaucoup de lettres et envoyé beaucoup de curriculum vitae et lorsqu’on a passé le milieu de la cinquantaine, c’est plus difficile de se trouver un emploi », dit-il.
M. Gargan est cependant d’accord avec la récente décision des députés. « Le public ne comprend pas que les députés contribuent aussi à leur caisse de retraite. J’ai été sur le comité de direction qui gère cette caisse. Durant la période où j’y siégeait, les différents investissements ont généré une croissance de 35 millions de dollars. On pourrait donc couvrir le régime de retraite des députés pour les 75 prochaines années », dit-il.
Fred Koe a fait un seul mandat à l’Assemblée législative, de 1991 à 1995. Avant d’être élu, il a travaillé dans l’appareil gouvernemental et dans le dossier des revendications territoriales. Il est maintenant le président de la Société de développement des Territoires du Nord-Ouest. Cependant, M. Koe est d’accord avec le fait que la vie politique peut fermer des portes à un éventuel retour au travail. « Ça m’a pris deux ans avant de revenir au gouvernement ». Quant au nouveau régime de pension, M. Koe dit qu’il aurait bien aimé avoir droit au même traitement. N’ayant fait qu’un mandat, celui-ci n’a droit à aucun régime de pension, contrairement aux actuels députés qui y auront droit même s’ils ne siègent que quatre ans.
L’ancien premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, Don Morin, n’a pas voulu répondre aux questions. Cependant, on sait que celui-ci est propriétaire d’Aurora Village. Même chose du côté de Michael Ballantyne : «Tout ce que je peux dire, c’est que j’ai du plaisir », a-t-il lancé.