le Dimanche 20 avril 2025
le Vendredi 10 mai 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Politique

Vitesse de réaction Semaine de la prévention

Vitesse de réaction Semaine de la prévention
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Les incendies de forêts, les accidents reliés au transport, les déversements de produits chimiques et les pannes d’électricité sont les autres phénomènes à risques aux Territoires du Nord-Ouest. Le service des urgences, avec en tête son directeur, Eric Bussey, voit à la coordination des secteurs d’intervention, entre les forces locales, territoriales et fédérales. Selon le directeur qui travaille pour cette division depuis 17 ans, ce sont les communautés qui, la plupart du temps, prennent en main les situations critiques. « Près de 90 % des incidents sont gérés au niveau local. »

Le bureau situé au centre-ville de Yellowknife renferme deux services qui travaillent en étroite collaboration. D’un côté, l’Organisation de mesures d’urgence (OMU) et le service de recherche et de sauvetage. De l’autre, le service des incendies. Puisque la plupart des urgences sont rapportées au service des incendies, la division chapeaute les deux branches. « Si une communauté est aux prises avec une inondation, le service des incendies sera le premier sur place. Même chose avec un incendie de forêt ou un accident d’avion, ajoute Eric Bussey, qui s’avère l’homme qui détermine comment une situation doit être prise en charge, secondé par le Comité territorial d’intervention d’urgence (CTIU). Des personnes clefs des ministères territoriaux et du secteur privé y siègent, tel le ministère des Transports, celui de la Santé et des Services sociaux, le ministère de la Justice, Northwestel, et la Société de radio amateur de Yellowknife.

Le plan d’urgence du ministère, complété en juin 2001, précise qu’il existe trois niveaux d’urgence. Le directeur explique qu’en 1995, un incendie majeur a forcé l’évacuation des communautés de Tulita et de Norman Wells, qui se sont déplacées vers la capitale. L’organisation des évacuations tombe sous la juridiction des communautés, soit le niveau 1, mais le transport entre les communautés et Yellowknife est du ressort du gouvernement territorial, soit le niveau 2. Selon Eric Bussey, ce sont les frontières qui délimitent les juridictions, et non pas la capacité d’intervenir ou non.

Le troisième niveau, de mémoire du directeur, n’est jamais survenu en 17 ans aux Territoires du Nord-Ouest. Les catastrophes majeures sont quasi inexistantes. Le seul événement mémorable est l’écrasement du satellite nucléaire russe Cosmos 954 en 1978 dans une région inhabitée près de Lutsel’Ke. « Une situation majeure qui ne peut pas être gérée par aucun plan d’urgence local ou territorial est automatiquement placée entre les mains du fédéral », explique le directeur qui ajoute que, puisque l’intervention du fédéral est plutôt rare, son aide est plus monétaire que physique. Dans une telle situation, le fédéral est invité à collaborer et un nouveau comité est mis sur pied et remplace le CTIU.

La prévention occupe tout un pan des mesures d’urgence et chaque communauté doit être parée à réagir rapidement. Sur le plan du matériel; une radio à haute fréquence est l’outil qui garde en communication une région éloignée en cas d’arrêt du service téléphonique. Sur le plan de l’organisation, les communautés sont encouragées à créer des partenariats avec les magasins locaux, qui pourraient leur fournir de la nourriture et des couvertures chaudes en cas de besoin. Même les aînés peuvent contribuer à calmer le flot des émotions fortes en cas d’urgence en rassurant les enfants. Chaque école est munie d’une génératrice qui, bien qu’elle serve en premier lieu à maintenir le bâtiment en bon état en cas de panne prolongée d’électricité, peut être d’un grand secours si la communauté tombe dans le noir en plein cœur de l’hiver.

Comme l’explique M. Bussey, intervenir dans les communautés éloignées peut représenter un défi. «Les communautés sont petites, donc ont moins de ressources, ce qui est un désavantage. Mais elles seront plus faciles à mettre à l’abri. » Le service d’urgence essaie d’ailleurs d’encourager les communautés à déterminer combien de temps elles peuvent rester isolées avant l’intervention du gouvernement territorial.

Depuis les évènements du 11 septembre, l’approche en mesures d’urgence s’est modifiée. « On cherche, pour ce genre de situation, à mettre sur pied une mesure d’intervention efficace pour le Nord, raconte Eric Bussey, en expliquant que l’effondrement de bâtiments n’est pas que le lot des Américains. Un immeuble à logements de Yellowknife s’est déjà affaissé à cause d’une construction fragile. Comme l’indique le directeur, il est impossible d’avoir à portée de main toutes les ressources disponibles, mais il faut être capable de réagir rapidement et efficacement.