le Lundi 21 avril 2025
le Vendredi 30 août 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Politique

Droits de la personne L’ONU aux aguets

Droits de la personne L’ONU aux aguets
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Le directeur de la délégation canadienne qui s’est rendu à Genève pour discuter des droits de la personne répond aux questions de l’Aquilon.

Le Comité sur l’élimination de la discrimination raciale de l’Organisation des Nations Unies est très sensible à la question autochtone. C’est ce qu’a révélé en entrevue le directeur de la délégation du Canada et sous-ministre adjoint des Affaires publiques et des Communications du ministère du Patrimoine canadien, Norman Moyer. Le directeur a comparu devant le comité au début du mois d’août, à Genève, pour défendre les 13e et 14e rapports du Canada sur les mesures prises pour éliminer la discrimination. « La place des Autochtones est importante et de plus en plus importante », a-t-il mentionné, faisant référence à la place qu’occupe la question autochtone dans les efforts que fait le Canada pour éliminer la discrimination raciale.

Le traitement des Autochtones au Canada et des peuples indigènes à travers le monde est un dossier chaud à l’ONU. Même sans exigences précises en ce qui concerne le respect des droits autochtones, l’organisation internationale est aux aguets. « Ils écoutent et ils comprennent que, pas seulement au Canada, mais dans beaucoup de sociétés dans le monde, la place des peuples indigènes est un élément à régler, où le progrès est nécessaire », a signifié Norman Moyer.

Ce n’est pas la première fois que des pressions sont exercées sur le Canada pour qu’il élimine toute forme de discrimination raciale envers les Premières nations. En 2001, des groupes autochtones ont été consultés avant que le Canada ne se rende à la conférence de l’ONU sur le racisme, qui s’est tenue à Durban, en Afrique du Sud. Un Secrétariat canadien avait été créé par le ministère de Patrimoine canadien et a tenu des consultations pancanadiennes sur le sujet du racisme. « Les peuples autochtones se sont présentés devant nous pour indiquer qu’ils souffraient encore d’une discrimination au Canada et qu’ils voulaient vraiment voir du changement. » Dans les 13e et 14e rapports du Canada, un chapitre entier traite de la question autochtone et fait état des progrès les plus importants qu’ait connu le Canada sur ce terrain au cours des huit dernières années.

Outre la création du Nunavut et les règlements de revendications territoriales, le Canada a souligné, à Genève, que les peuples autochtones ont résisté au concept d’extinction de leurs droits dans le processus de négociations. Selon M. Moyer, le gouvernement canadien a accepté de ne pas nier l’existence de ces droits traditionnels.

Les conclusions et recommandations du Comité de l’ONU sont attendues dans les prochains jours. « D’après les questions que le comité nous a posées, il est clair qu’il a beaucoup de respect pour le Canada, pour le modèle d’ouverture et l’honnêteté de notre approche. Mais, d’un autre côté, c’est certain qu’il va soulever les problèmes des Autochtones et de certaines autres minorités au Canada. Il va bien faire son job, je crois. »