Après six mois d’attente, un négociateur fédéral est nommé pour parler de dévolution.
Le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, Stephen Kakfwi, estime que six mois ont déjà été perdus avant même de débuter les négociations en ce qui a trait à la dévolution et au partage des revenus pour les ressources naturelles. « Le gouvernement fédéral était supposé nommer un négociateur en chef en mars, nous sommes à la fin d’août et nous n’avons pas d’indication sur une nomination prochaine », a indiqué M. Kakfwi, avant que le gouvernement fédéral ne nomme David Peterson à titre de négociateur en chef dans le dossier. M. Peterson a été premier ministre de l’Ontario de 1985 à 1990. Il portait alors les couleurs du Parti libéral.
Selon le premier ministre ténois, ce délai vient retarder les plans pour le développement économique dans le Nord. « Nous avions pensé que le gazoduc, la dévolution et l’autonomie gouvernementale chemineraient d’une manière coordonnée. Je pense que les leaders autochtones et le gouvernement voulaient régler le dossier de la dévolution, et surtout du partage des revenus, avant que le gazoduc ne soit construit et que le gaz naturel ne se dirigent vers les marchés du Sud », d’expliquer M. Kakfwi qui dit vouloir discuter de ces dossiers avec les ministres fédéraux concernés.
Tout en continuant le lobbying gouvernemental sur les projets d’infrastructure routière, le premier ministre croit qu’il est de plus en plus nécessaire d’en venir à une entente sur le partage des revenus des ressources naturelles. « Nous avons des coûts qui augmentent dans le secteur de la santé, il y a des besoins dans les communautés, nous sommes aux prises avec la situation du logement, du moins depuis que je suis ministre. Nous ne prendrons pas le dessus tant que cette situation de vivre largement aux dépens de subventions d’Ottawa continuera », de lancer M. Kakfwi, tout en évoquant la volonté d’en venir à l’élaboration d’une nouvelle formule de financement.
Le chef du gouvernement ténois refuse cependant de spéculer sur les coûts qui pourraient être associés aux six mois de retard du début des négociations. « Ce sont nos intentions et celles des gouvernements autochtones de partager les revenus lorsque le pipeline sera en place. Nous avons fixé un agenda qui dit que nous aurons un pipeline qui peut prendre six ou sept ans à construire et les négociations peuvent durer au moins quatre ans, alors six mois peuvent faire une grande différence », de lancer M. Kakfwi.
« Nous ne voulons pas voir les Autochtones demander des délais (pour la construction du pipeline) et nous ne voulons pas voir l’accord sur le partage des redevances conclu seulement après que des revenus significatifs ne soient dirigés vers Ottawa », de renchérir le premier ministre qui considère que ce dossier sera le premier à être traité lorsque les négociations sur la dévolution débuteront.
Départ de Jean Chrétien
L’annonce du départ du premier ministre du Canada, Jean Chrétien, ne changera pas l’agenda du gouvernement territorial dans ses relations avec le gouvernement fédéral, de croire M. Kakfwi. « J’espère que plusieurs choses pour lesquelles il s’est engagé seront réalisées avant qu’il ne quitte son bureau dans 18 mois », dit-il.
Parmi les priorités concernant le Nord dont M. Chrétien devra s’occuper avant son départ, M. Kakfwi souligne le dossier des Autochtones, le développement de l’énergie canadienne et le développement d’infrastructure dans le Nord. Rappelons qu’au cours des derniers mois, le gouvernement territorial a fait une proposition au gouvernement fédéral en vue d’investir des sommes substantielles dans la construction ou la réfection de routes qui favoriseraient le développement économique des T.N.O.