le Lundi 21 avril 2025
le Vendredi 18 avril 2003 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Politique

Sillonner le territoire

Sillonner le territoire
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Le secteur du Nord des Forces armées canadiennes compte 58 patrouilles de Rangers réunissant 1450 hommes et femmes. Leur mandat est d’assurer une présence militaire canadienne dans le Nord. Dès qu’ils voient une activité inhabituelle, leur mandat est de le rapporter aussitôt que possible au quartier général du Secteur du Nord, à Yellowknife.

« Par exemple, des Rangers nous ont déjà rapporté qu’ils croyaient avoir vu un sous-marin dans l’est de l’Arctique. Nos rapports disent que ce pourrait être un sous-marin, mais aussi n’importe quoi d’autre. Nous n’avons pas de preuve concrète sur le sujet », de raconter le lieutenant-colonel David Wheeler, chef d’État-major pour le secteur du Nord des Forces canadiennes, afin d’illustrer l’importance de ce programme.

Outre les missions de souveraineté avancée, tel qu’effectuée présentement sur l’île de Banks, les Rangers canadiens prennent part à une dizaine de patrouille de souveraineté de moindre envergure par année, 55 patrouilles d’exercice, en plus de tous les autres types d’entraînement et opérations possibles dans le Nord.

« Chaque communauté de Rangers est responsable de connaître, comme le fond de leur poche, un rayon de 300 kilomètres autour de leur communauté. Lorsque tu places tout ça ensemble et que tu relies toutes les communautés, tu as pratiquement une bande qui rejoint toutes les communautés à travers le Nord », d’illustrer le Major Stewart Gibbson, officier commandant des Rangers.

« Avec les Rangers sur le territoire, il n’y a pas grand chose qui se passe dont nous ne sommes pas mis au courant rapidement. C’est un programme brillant et peu importe ce qui se passe, nous en entendons toujours parler très rapidement », d’ajouter l’adjudant-chef Kevin Mulhern, qui prenait part à l’opération de souveraineté avancée ayant lieu sur l’île de Banks.

Pour le Major Gibbson, c’est la combinaison des connaissances militaires et des connaissances traditionnelles des Rangers qui fait la force du programme. « Il y a deux facettes à l’entraînement que nous faisons avec les Rangers. D’un côté, nous leur donnons des connaissances militaires comme la navigation, les opérations de recherche et de secours, les premiers soins, le leadership, les communications avec le téléphone-satellite ou la radio, de l’autre, les Rangers nous apprennent la survie sur le terrain. La construction de traîneau, la chasse, les techniques adéquates pour la pêche, les mouvements sur le terrain et la prédiction du temps. C’est pourquoi nous avons emmené quatre Rangers sur la patrouille. Ils sont très importants pour garder la patrouille en sécurité et s’assurer qu’elle commence et finisse la mission en un seul morceau ».

Aaron Kimiksana est un Ranger de Holman. Âgé de 24 ans, il n’est membre du programme que depuis quatre mois. La semaine dernière, il mettait les pieds pour la première fois sur l’île voisine de la sienne. Pour lui, sa mission est simple. « À la base, c’est de garder les militaires en vie et de garder les ours polaires loin d’eux. Ça semble marcher, ils sont tous en vie ! ». Pour ce faire, il utilise les connaissances traditionnelles que lui ont enseigné les aînés de sa communauté. « Je connais tous les trucs et les menaces, à partir de A, jusqu’à Z. J’ai grandi en voyageant, c’est comme ma deuxième nature », dit-il en montant sa tente.

Le sergent Kenneth Sollazzo est instructeur des Rangers depuis le mois de juillet dernier. Après avoir passé par la Bosnie, la Somalie, le Rwanda, et Haïti, le militaire natif du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, se dit heureux d’être maintenant posté à Yellowknife et d’être presque constamment en contact avec les Rangers.

« À chaque voyage, j’apprends quelque chose d’eux. C’est incroyable de travailler avec des hommes comme ça. Ils peuvent faire des choses que je n’ai jamais vues. Il en va de leur survie », affirme le sergent.