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le Vendredi 25 avril 2003 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Politique

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Des 105 sénateurs invités, huit ont répondu à l’invitation et quatre ont effectivement pu venir constater la situation qui prévaut aux Territoires du Nord-Ouest. Ces sénateurs étaient Donald Oliver de la Nouvelle-Écosse, Pierre DeBane du Québec et Lorna Milne et Vivian Poy de l’Ontario.

Au programme de leur visite dans le Nord, une rencontre avec la Coalition des affaires de Yellow-knife, organisme engagé dans le lobby pour obtenir plus de financement en infrastructure de la part d’Ottawa, une visite de la mine Ekati, une rencontre avec la Chambre des mines des TNO et du Nunavut et une rencontre avec les députés de l’Assemblée législative territoriale. Déjà, le sénateur Sibbeston songe à répéter l’événement sur une base annuelle.

M. DeBane et Mmes Poy et Milne étaient déjà venus dans le Nord dans le passé et ont été en mesure de constater les changements qui y sont survenus. « Ce voyage m’a ouvert les yeux. J’ai eu l’occasion de parler aux Autochtones lors de la visite de la mine et de voir à quel point ils sont enthousiastes face à l’industrie et à ce qui se passe dans les communautés autochtones », de faire savoir Vivian Poy, qui ajoute que l’amélioration du taux de scolarisation dans les communautés autochtones est un point très important.

Pour la sénateure Milne, la situation des Autochtones des Territoires du Nord-Ouest devrait servir de modèle pour le développement des communautés autochtones des autres provinces. Selon Nick Sibbeston, cette nouvelle situation est grandement due aux processus de revendications territoriales et d’autonomie gouvernementale. « Pour les gens du Nord, ça a provoqué des changements majeurs. Les Autochtones ont maintenant une participation active dans tous les aspects de la société du Nord », dit-il.

M. Sibbeston rappelle cependant que beaucoup de travail reste encore à faire. Ce dernier rappelle que le financement en infrastructures n’est toujours pas parvenu au gouvernement territorial. « Le processus, à Ottawa, est un contexte politique complètement différent qu’ici. Dans le Nord, nous sommes tous importants. À Ottawa, quand on vient du Nord, nous ne sommes pas significatifs avec un seul député et un seul sénateur. Le processus politique a donc tendance à favoriser les plus grandes populations de l’Ontario », explique-t-il.

Le sénateur DeBane dit avoir beaucoup appris de sa visite dans le Nord. Il dit même qu’il appuiera le sénateur Sibbeston lors de ses prochaines interventions au Sénat. « On ne peut pas évaluer les besoins suivant les dépenses moyennes per capita des autres régions. C’est clair que c’est un territoire grand comme un continent, on ne peut donc pas employer les mêmes critères que dans le Sud. Ici, il n’y a presque pas de route et tout coûte plus cher que dans le Sud et ça doit absolument être pris en considération », dit-il.

Langues officielles

Bien que le sénateur DeBane ne fasse pas partie du comité sénatorial sur les langues officielles, celui-ci a accepté de faire des commentaires sur le débat y ayant lieu en ce qui à trait à la francophonie ténoise. « Il faut faire le maximum possible pour que les francophones sachent que tout le Canada est leur pays et qu’ils faisaient partie de ceux qui ont exploré et découvert le Nord. Il y a deux langues officielles dans ce pays et il faut que les territoires reflètent cette dimension et que les Francophones se sentent à l’aise ici », dit-il.

Selon lui, le Parlement fédéral pourrait donc jeter un œil sur le projet de Loi sur les langues officielles des Territoires du Nord-Ouest, qui sera vraisemblablement déposé en juin. « Il me semble que c’est une dimension très importante dont le Parlement canadien devraient toujours se préoccuper », dit-il.