le Lundi 21 avril 2025
le Vendredi 16 mai 2003 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Politique

Visite de l’ambassadeur des États-Unis au Canada Le Messager

Visite de l’ambassadeur des États-Unis au Canada Le Messager
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L’ambassadeur des États-Unis au Canada, Paul Cellucci, était en visite de courtoisie à Yellowknife le 13 mai dernier. Première foulée sur le sol ténois pour le porte-parole de l’administration Bush au Canada, ce passage lui a permis de transmettre le point de vue du voisin du Sud sur plusieurs dossiers communs aux deux gouvernements. « La coopération sur le plan de l’énergie avec le Canada et le Mexique est la priorité numéro un de notre politique sur l’énergie », a-t-il révélé aux membres de la Chambre de commerce de Yellowknife, le 13 mai dernier. Une priorité qui ne s’embarrasse pas du récent débat sur la proposition du Sénat américain d’accorder des subventions pour la construction du pipeline en Alaska. Pour Cellucci, le gouvernement Bush est neutre et le restera. « La décision revient ultimement au marché. Faire flotter un drapeau sur l’un ou l’autre des tracés n’a jamais été l’approche la plus constructive et je crois qu’elle perd de l’importance. » Une position qui rejoint celle du gouvernement canadien.

Les États-Unis veulent faire augmenter la circulation des ressources énergétiques sur le territoire nord-américain. Avec les récents évènements mondiaux, comme la guerre en Irak et les actes de terrorisme, l’administration américaine veut stabiliser son approvisionnement en gaz naturel, en pétrole et en électricité, en simplifiant les investissements et le transport des ressources entre le Canada et le continent nord-américain. « Les États-Unis veulent que l’Amérique du Nord soit plus sécuritaire en matière d’approvisionnement énergétique, a indiqué le vingtième ambassadeur des États-Unis au Canada. Nous devons encourager les investissements, non seulement dans l’exploitation des ressources, mais dans le transport de ces ressources. Nos deux gouvernements doivent travailler ensemble afin de créer un processus réglementaire. » Le Canada est déjà un important fournisseur d’énergie pour les États-Unis, qui lui fournit annuellement des milliers de kilowatts d’électricité, en plus de l’envoi d’uranium.

Ce cadre réglementaire doit être simplifié, comme l’a mentionné l’ambassadeur quelques jours plus tôt, lors d’une rencontre avec la Chambre de commerce de Calgary. Présentement, une province canadienne qui désire emprunter le territoire américain pour faire circuler une ressource énergétique doit négocier avec chaque état américain. « Il s’agit de mettre en place un climat réglementaire qui ne mette pas de barrières à la construction d’un pipeline. Ce travail doit se faire à deux. »

Paul Cellucci a rappelé que le tracé du delta du Mackenzie est dans la ligne de mire de la plupart des joueurs-clefs du secteur du gaz et du pétrole. Le tracé de l’Alaska n’est pas très loin derrière. « Nous avons besoin des deux pipelines », a-t-il mentionné. « Nous savons qu’une bonne partie du gaz naturel qui proviendra de la vallée du Mackenzie peut ne jamais atteindre le marché américain. Le gaz sera essentiellement utilisé pour la production et l’exploitation de ressources canadiennes, comme les sables bitumineux, et c’est correct. Le développement de nouvelles ressources et des infrastructures pour les exploiter nous intéressent beaucoup », a ajouté Paul Cellucci.

Sa visite a également permis d’aborder le dossier du système de défense anti-missile, qui a récemment reçu le feu vert de l’administration Bush. Ce système, installé dans l’espace, est composé de missiles qui viendraient intercepter les missiles ennemis lancé en direction du continent américain. La mise en place d’un premier groupe de missiles intercepteurs, prêts à fonctionner, pourrait voir le jour dès l’an prochain en Alaska. Le Cabinet de Jean Chrétien a, le 6 mai dernier, commencé à débattre de la possibilité d’entreprendre des discussions formelles avec les États-Unis sur le rôle que le Canada pourrait jouer dans ce projet d’envergure. « Nous espérons que le gouvernement canadien prendra cette décision sous peu », a laissé savoir l’ambassadeur. « Je crois que c’est dans l’intérêt du Canada de participer à ce projet et d’être là lorsque d’importantes décisions seront prises. »

L’ambassadeur a profité de sa visite pour se rendre à la mine de diamants Ekati. Il s’est également entretenu avec le premier ministre Stephen Kakfwi, le ministre des Finances Joe Handley et quelques députés.