Il est bien connu que la ville d’Anvers, en Belgique, est la plaque tournante mondiale de l’industrie du diamant. Intéressés par l’industrie diamantaire naissante aux TNO, l’ambassadeur de Belgique, Daniel Leroy et le consul général de Belgique à Toronto, Frank Carruet, ont décidé de faire un saut dans le Nord pour y rencontrer les représentants du gouvernement territorial et visiter la mine Diavik.
« Nous cherchons toujours des opportunités de coopération entre la Belgique et le Canada, alors pourquoi pas sur le plan des diamants ? Ou un lien Anvers-Yellowknife ? », de laisser entendre M. Carruet.
De prime abord, les deux diplomates se disent impressionnés par le développement économique que vivent les Territoires du Nord-Ouest. « Je crois que les TNO vont devenir extrêmement riches, surtout avec l’exploitation du gaz naturel et du pétrole dans la vallée du Mackenzie », d’ajouter l’ambassadeur.
« Dans la mesure du possible, je vais inciter les travailleurs du diamant d’Anvers à explorer les possibilités de développer une coopération entre la Belgique et les TNO sur le plan des diamants », lance l’ambassadeur. Celui-ci n’exclut d’ailleurs pas une visite des autorités belges dans l’Ouest canadien.
« Traditionnellement, pour la partie francophone de la Belgique, le Canada s’arrête à la frontière de l’Ontario. Pour la partie néerlandophone, ça s’arrête à la frontière de l’Ontario et du Manitoba », d’expliquer M. Leroy. Ce dernier ajoute qu’il s’agit du rôle du consul général basé à Toronto d’aider les gens d’affaires belges à explorer les possibilités qu’offrent l’Ouest et le Nord.
Pour ce qui est des demandes répétées du gouvernement territorial en faveur de la transformation des diamants en territoire ténois, l’ambassadeur trouve cette politique « tout à fait normale ». « Le centre d’Anvers est un des plus grands centres mondiaux pour la vente et l’exportation du diamant brut. Nous avons une taillerie extrêmement importante, mais nous ne sommes pas le seul centre du monde. Il y a suffisamment de travail pour tout le monde et nous sommes prêts, si les Canadiens le souhaitent, à les aider à développer leur entreprise de taillerie. Ça ne fera pas concurrence à Anvers ».
MM. Leroy et Carruet ont profité de leur passage à Yellowknife pour visiter la maison Laurent-Leroux. « Notre rôle est de développer les relations entre le Canada et la Belgique, que ce soit sur le plan économique ou culturel. J’ai été impressionné par ce que la Fédération Franco-TéNOise réalise. Si nous pouvons vous aider, nous sommes tout à fait disposés à le faire », de réagir M. Leroy.
Ce dernier n’a d’ailleurs pas caché sa surprise de voir une communauté francophone active dans la capitale des Territoires du Nord-Ouest. « Dans mon rapport, je signalerai la présence d’une communauté francophone, puisque ça m’a agréablement surpris », dit-il.
Avec trois langues officielles, la Belgique doit aussi faire face à des crises linguistiques. « Je crois que dans tous les pays où plusieurs langues ont un statut national, chacun fait l’effort nécessaire pour que ça marche le plus souplement possible. Qu’il y ait des tiraillements, je crois que c’est un peu fatal pour tous les pays. Il y en a peut-être au Canada, je sais qu’il y en a en Belgique et peut-être aussi en Suisse », d’analyser celui qui, avant d’être posté à Ottawa, a occupé les fonctions d’ambassadeur en Tanzanie, en Argentine et en Tunisie.