Au cours de la rencontre du Groupe de travail interministériel sur la sécurité de l’Arctique, les participants en ont appris davantage sur le projet de surveillance du Grand Nord par satellite. Vers la fin de 2005, l’Agence spatiale canadienne (ASC) mettra en orbite le satellite Radarsat II. À cause des images à haute résolution qu’il sera en mesure de capter, ce nouveau chef-d’œuvre technologique suscite beaucoup d’intérêt, notamment pour le Secteur du Nord des Forces armées canadiennes. À partir de la combinaison du travail de ce nouveau satellite et de son prédécesseur, Radarsat I, le ministère de la Défense du Canada est à travailler à l’élaboration du projet Polar Epsilon, qui permettra d’avoir une vue de toutes les régions septentrionales en moins de deux jours. Mais Radarsat II ne trouvera pas son utilité qu’à travers l’armée. Le satellite sera en mesure, par exemple, d’évaluer les glaces se trouvant sur la route des navires qui empruntent le Passage du Nord-Ouest. Les déversements de pétrole ou les bancs de poisson pourront aussi être détectés grâce au satellite qui coûtera 453 millions de dollars aux contribuables canadiens. Citant le mandat de l’Agence spatiale canadienne, qui est de favoriser l’usage pacifique de l’Espace au bénéfice de tous les Canadiens et de la manière la plus efficace possible au plan financier, la représentante de l’organisme, Colleen D’Iorio rappelle que de nombreux organismes, pour quelques raisons que ce soit, pourront avoir recours aux images de la terre captées par le satellite-radar. « Les utilisateurs, et il y en a de toutes sortes, n’ont qu’à placer une commande. Notre équipe technique verra au meilleur mode d’opération et cette commande sera placée dans le processus de planification des missions », dit-elle. En fait, ce satellite-radar commercial, détenu par l’ASC sera le plus avancé technologiquement dans sa catégorie à être en orbite autour de la terre. D’autres pays, comme la Norvège, sont déjà des utilisateurs de Radarsat I. Quant à Radarsat II, il devrait être opérationnel en 2008. Pour le commandant du secteur du Nord des Forces armées canadiennes, le Colonel Norris Pettis, l’arrivée de ce nouveau satellite constituera une percée, en matière de surveillance des eaux canadiennes de l’Arctique. Les défis de la sécurité Le Groupe de travail interministériel sur la sécurité dans l’Arctique se rencontre deux fois par année. À chaque fois, des représentants des divers ministères et agences actifs dans le Nord discutent des défis reliés à la sécurité au Nord du 60e parallèle canadien. « Notre but est de faire tomber les barrières d’information entre les ministères et d’échanger des points de vue et des préoccupations sur plusieurs sujets reliés à la sécurité dans le Nord du Canada », dit le Colonel Pettis, qui préside le groupe de travail. Au cours de la rencontre qui s’est déroulée les 12 et 13 mai, il a, entre autres, été question de la sécurité maritime, du crime organisé qui pourrait faire surface avec l’apparition de l’industrie du diamant et du nouveau ministère de la Sécurité publique et de la protection civile. Le Groupe de travail s’est aussi divisé en quatre sous-comité. Ceux-ci doivent discuter d’autant de sujets, soit la souveraineté canadienne, la sécurité, les relations entre les différents ministères et l’environnement. « J’ai demandé à ces groupes de se projeter dans dix ans d’ici afin de voir à quoi nous pourrions avoir à faire face et ce à quoi il faudrait être prêts », explique le militaire de carrière. Le Colonel Pettis n’est cependant pas entré dans le détail de ces discussions. Ce dernier a plutôt référé les journalistes au dernier Discours du Trône, prononcé par la Gouverneure-générale Adrienne Clarkson. « Le message qui est important, c’est que nous devons porter une attention stratégique sur les enjeux du Nord. Nous avons besoin d’une approche globale qui regroupe tous les aspects du Nord, pas seulement la souveraineté et la sécurité, mais aussi le développement économique et les enjeux culturels », dit-il. Le Commandant du Secteur du Nord des Forces armées canadiennes s’est d’ailleurs réjoui de voir son budget quelque peu augmenté. « Ça me permet de faire un meilleur travail en termes de souveraineté dans le Nord », dit-il. Les Forces armées canadiennes sont d’ailleurs à préparer une opération majeure, pour cet été, réunissant les forces terrestres, aériennes et maritimes dans l’Est de l’Arctique. « Ce que nous en retiendrons, c’est la difficulté d’envoyer des forces dans le Nord, de les maintenir, puis de les ramener », dit le Colonel, qui souligne que les préparatifs menant à cette opération d’envergure vont bon train.
L’outil rêvé Surveillance de l’Arctique par satellite

L’outil rêvé Surveillance de l’Arctique par satellite
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