le Mercredi 30 avril 2025
le Vendredi 4 juin 2004 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Politique

Quelle campagne? Vu de mon shack

Quelle campagne? Vu de mon shack
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Il y a déjà plus d’une semaine que la campagne électorale fédérale est commencée et les Territoires du Nord-Ouest semblent être dans un monde parallèle face au climat politique national. Déjà, on sait que le Nouveau Parti démocratique a son candidat. Il s’agit de Dennis Bevington, qui avait aussi tenté sa chance lors de l’élection de l’an 2000. Celui-ci voudrait profiter de la grogne de la population à l’endroit des Libéraux, clamant que les Territoires du Nord-Ouest sont dus pour un changement. Du côté du Parti libéral, la candidate, Ethel Blondin-Andrew, peut profiter de sa réputation et tablera sur son expérience au Parlement et sur le soutien qu’elle obtient au sein des petites communautés, à majorité autochtone. Celle-ci cherche à obtenir un cinquième mandat. Mais est-ce que quelqu’un a eu connaissance de débats? D’échanges d’idées? D’attaques de l’un ou de l’autre par rapport à leur plateforme respective? Pas encore… Même pas vu une seule affiche, encore. Peut-être que les candidats attendent que le Parti conservateur se déniche un candidat… Au fait, la dernière rumeur, dans le milieu journalistique de la capitale, voudrait que ce soit un chercheur d’emploi récemment arrivé de Terre-Neuve-et-Labrador qui se soit fait offrir le poste de candidat du Parti conservateur pour la circonscription de Western Arctic. Une recherche d’emploi fructueuse, n’est-ce pas? Henry Zoe n’a pas encore émis de commentaire sur le sujet. Du côté du Parti vert, tout semble indiquer que Chris O’Brien, engagé dans plusieurs causes environnementales aux TNO, sera le candidat. Celui-ci s’était présenté aux élections de 1993 pour la même formation. Il faut dire que les dirigeants territoriaux ont manqué à l’appel pour ce qui est d’interpeller les candidats sur les enjeux locaux. Questionné sur la présente campagne fédérale, le premier ministre ténois, Joe Handley, s’est contenté de dire qu’il appréciait de travailler avec Paul Martin et « qu’il serait content si M. Martin continuait à la tête d’un nouveau gouvernement », peu importe qu’il soit majoritaire ou minoritaire. Pourtant, M. Handley aurait pu profiter de cette occasion pour interpeller les candidats sur les dossiers ténois majeurs qui sont sur la table de travail, quelque part à Ottawa. Les sondages Au moment d’écrire ses lignes, un nouveau sondage Ipsos-Reid était publié. Ce sondage confirmait la remontée du Parti conservateur sur le Parti libéral de Paul Martin. Le texte de La Presse mentionnait même la possibilité que le Canada soit dirigé, après le 28 juin, par une coalition du Parti conservateur et du Bloc québécois (!). Est-ce que Stephen Harper pourrait aller jusque-là pour s’installer au pouvoir ? Il serait effectivement risqué, pour lui, de frayer avec les « séparatistes » québécois. En plus d’outrer plusieurs de ses électeurs, cette situation donnerait des armes, déjà chargées, à ses adversaires libéraux. Une telle coalition pourrait cependant assoupir les inquiétudes des francophones, échaudés par les récentes déclarations du député Scott Reid sur le bilinguisme. Avec la balance du pouvoir, le Bloc ne laisserait vraisemblablement pas les Conservateurs jeter un pavé dans la marre du bilinguisme officiel. Les Conservateurs devraient aussi mettre de l’eau dans leur vin en ce qui à trait à l’amour profond qu’ils ressentent pour les politiques à l’américaine. Le NPD Du côté du Nouveau parti démocratique, il semble que la sympathie des électeurs à l’endroit du nouveau chef, Jack Layton, ne se traduise pas en intention de vote. Selon le sondage Ipsos-Reid, la « conscience sociale du Canada » recueillerait 16 % des voix. Même pas suffisant pour obtenir une vingtaine de sièges au Parlement. Les Libéraux En déclenchant les élections, Paul Martin s’attendait certainement à ce que ce ne soit pas si facile. Cependant, la grogne des électeurs face aux gouvernements provinciaux du Québec, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique projette une ombre sur sa campagne. C’est sans parler du scandale des commandites et du milliard de dollars engloutis dans le registre des armes à feu. Selon le sondage Epsos-Reid, même une coalition néo-démocrate et libérale ne serait pas suffisante pour former un gouvernement majoritaire. S’il veut demeurer premier ministre, Paul Martin devra vraisemblablement redoubler d’ardeur et visiter très souvent le Québec, l’Ontario et la Colombie-Britannique, en plus de ravir quelques sièges aux conservateurs au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta. De plus, il devra créer des ponts avec l’ancien clan Chrétien, au sein même de son parti, afin de donner l’image d’une formation politique unifiée. Le problème, c’est qu’en même temps, il se rapproche de ceux que le public semble associer au dossier des commandites. Il reste encore quatre semaines à la campagne et rien n’est perdu pour Paul Martin. Ce dernier devra cependant revoir sa stratégie car, à voir les tendances illustrées dans les sondages, le message ne passe pas. De plus, l’usure de trois mandats libéraux consécutifs amène les électeurs à considérer les solutions de rechange.