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le Vendredi 13 août 2004 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Politique

Prêts pour la rencontre avec Martin Conseil de la fédération

Prêts pour la rencontre avec Martin Conseil de la fédération
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C’est, encore une fois, la santé qui aura été au cœur des discussions des premiers ministres des provinces et des territoires canadiens lors de la rencontre du Conseil de la Fédération, qui se déroulait les 29 et 30 juillet dernier à Niagara-on-the-Lake, en Ontario. Pour l’occasion, les premiers ministres du Nord, dont Joe Handley, désiraient recevoir l’appui de leurs homologues provinciaux sur certains sujets. Selon le premier ministre ténois, c’est maintenant chose faite.
L’une des revendications des trois territoires, mais aussi de la province de Terre-Neuve-et-Labrador, était le financement, par Ottawa, des déplacements pour raisons médicales. « En reconnaissant que deux des principes de la Loi fédérale sur la Santé sont l’universalité et l’accessibilité, les premiers ministres ont soutenu l’idée que le gouvernement fédéral devrait payer tous les coûts des déplacements », d’expliquer M. Handley. Ce dernier souligne que pour les TNO, il s’agit d’une dépense annuelle de 10 millions de dollars.
La santé au sein des populations autochtones du Canada constitue aussi un sujet ayant été abordé par les premiers ministres. « Nous sommes d’accord pour dire que ce problème est présent partout au pays et que ça va au-delà de la santé, mais qu’il s’agit d’un enjeu moral. Il n’est pas acceptable qu’une partie de notre population soit traitée comme ça », a laissé entendre Joe Handley.
Les membres du Conseil de la fédération se sont entendus pour dire que le gouvernement de Paul Martin devra fournir le financement adéquat afin de pouvoir répondre aux besoins des Autochtones en matière de santé.
Financement
Au cours des cinq prochaines années, on estime que les provinces et les territoires investiront, collectivement, quelque 450 milliards de dollars dans la santé. Selon les premiers ministres, le gouvernement fédéral devrait s’engager à payer au moins 25 % de ces dépenses. À cela, les participants à la rencontre du Conseil de la Fédération ajoutent que ce financement ne devrait pas se faire au détriment de la formule de péréquation, de la livraison de programmes sociaux ou de la formule de financement des trois territoires.
Quant aux conditions ou aux normes nationales que le premier ministre Paul Martin envisage d’imposer, M. Handley « reconnaît que le fédéral ne donnera probablement pas d’argent sans condition. Cependant, nous ne voulons pas que l’argent soit dédié à quelque chose qui ne nous serait pas utile. Par exemple, si c’est pour l’achat d’équipements ou la construction de nouveaux hôpitaux, ça pourrait ne pas être notre priorité. Donc, nous voulons avoir notre mot à dire sur la façons dont cet argent nous proviendra et ensuite, nous allons certainement dépenser l’argent de la façon convenue avec le fédéral », a fait savoir le premier ministre ténois.
Au cours de la dernière campagne électorale, le premier ministre Paul Martin avait promis l’injection de 9 milliards de dollars dans le système de santé canadien. « Ça ne veut pas dire beaucoup pour nous. Spécialement si c’est divisé au prorata de la population », indique M. Handley. Selon lui, si la formule proportionnelle à la population demeure, les TNO recevront 1,3 million pour chaque milliard de dollars investi à l’échelle canadienne. « Au lieu de parler d’un montant fixe d’argent, les premiers ministres sont d’accord sur le fait que le fédéral devrait rétablir la vieille formule du temps où il payait 25 % de tous les coûts du système de santé ».
La table est donc mise pour la rencontre des premiers ministres avec Paul Martin, qui aura lieu en septembre. Cette rencontre sera d’ailleurs télévisée. « Je n’ai aucun problème avec ça et j’espère que chaque province et territoire aura l’occasion de faire valoir sa cause. Donc, que nous aurons un temps d’antenne égal à celui de l’Ontario ou de n’importe qui, sinon, nous risquons d’être marginalisé », poursuit-il.
M. Handley ne cache pas que la présence des caméras risque de changer la donne au cours de cette rencontre. « Quand les premiers ministres sont en public, ils doivent faire très attention à ce qu’ils disent. Donc, tout le monde se montrera prudent. De manière réaliste, nous savons tous que dans ce genre de situation, il y a aura beaucoup de rencontre en coulisse où les gens vont se rencontrer et c’est là que les bonnes discussions franches auront lieu ».