le Mardi 22 avril 2025
le Vendredi 20 août 2004 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Politique

Branle-bas de combat dans le Nord

Branle-bas de combat dans le Nord
00:00 00:00

Le Secteur du Nord des Forces armées canadiennes se prête, ces jours-ci, à un immense jeu de rôle grandeur nature, alors que ses trois éléments, la marine, les forces aériennes et l’armée, se déploient près de Pangnirtung, sur l’île de Baffin. L’exercice a été baptisé « Narwhal ».
« Au matin du 12 août, nous avons reçu un ordre d’avertissement du quartier général d’Ottawa et on m’a assigné la tâche de commandement et la mission d’être prêt à aider le gouvernement du Nunavut pour la gestion des conséquences et des opérations découlant de l’écrasement d’un satellite provenant de Satland », de mentionner le nouveau commandant du Secteur du Nord des Forces canadiennes, Normand Couturier. Le commandant Couturier a alors mis sur pied un Comité de travail conjoint et est entré en mode complet d’exercice. « L’exercice est planifié pour nous assurer que nous sommes prêts à remplir notre rôle de quartier général pour le Nord et à rencontrer tous les objectifs de l’exercice ».
Parmi ces objectifs, le quartier général du secteur du Nord des forces doit diriger la réalisation de missions assignées, fournir des systèmes de communication et de commandement en appui aux opérations militaires, rassembler et analyser les informations pour appuyer les opérations militaires, fournir l’aide à différents ministères et organismes gouvernementaux pour la protection environnementale et l’aide humanitaire et, enfin, démontrer la souveraineté canadienne dans l’Arctique.
Bien que l’opération « Narwhal » simule une situation d’urgence, les préparatifs en vue de son exécution ont débuté il y a déjà plusieurs mois, le Commandant Couturier n’avait aucune idée de ce qui l’attendait en cours d’exercice. « Une fonction du Quartier général est d’établir certains plans d’urgence pour faire face à des situations données. Alors lorsque le gouvernement appelle le Chef de la Défense, nous commençons notre cycle de planification. On prend les plans d’urgence dans nos dossiers, les révise et on regarde les leçons apprises quand on fait des exercices comme celui-ci ».
« En ce moment, nous ne savons rien. Tout ce que je sais, c’est qu’il y a des débris d’un satellite qui s’est écrasé dans une certaine région. Au fur et à mesure que l’exercice progressera, nous en connaîtrons plus et il faudra réagir. Le directeur de l’exercice est là pour injecter les événements et chaque fois qu’il y a un nouveau scénario, nous prenons les mesures pour prêter assistance aux autres ministères du gouvernement ».
Pour illustrer son propos, le Commandant Couturier y est allé d’exemples d’éventuels éléments d’exercice. « Un scénario pourrait être de localiser les débris. Maintenant, ce pourrait devenir une question litigieuse parce que les débris appartiennent au gouvernement fictif de Satland et ce dernier a enfreint la loi parce qu’il s’agit d’armes. À ce moment-là, il ne s’agirait plus seulement de contenir et de coordonner les débris, mais aussi d’empêcher le gouvernement de Satland de récupérer les preuves pour nier ce fait ».
« Dans l’exercice, certains éléments sont artificiels. Par exemple, nous avons déménagé certains éléments de logistique à l’avance parce que c’était moins coûteux », dit le Commandant, qui croit qu’en réelle situation d’urgence, un déploiement pourrait tout de même s’effectuer dans les 24 à 48 heures. « Il s’agit d’y mettre les ressources. Dans une situation de temps réel, nous avons les avions cargo des Forces canadiennes, ou alors nous faisons appel à une compagnie civile et on leur demande de déménager telle quantité de cargo à l’instant ».
Pendant la durée de l’exercice, du 13 au 31 août, le quartier général du Secteur du Nord des Forces canadiennes, situé à Yellowknife, aura la responsabilité du commandement des opérations en cours sur l’île de Baffin. « Le Commandant, qui est ici, a la responsabilité d’appuyer le gouvernement du Nunavut et d’exécuter les opérations. Tout ce qui arrive là-bas est de sa responsabilité, du haut de la chaîne de commandement, jusqu’à la fin », laisse entendre l’Officier principal des opérations, Al McIntosh, qui voit à coordonner tous les éléments d’information qui transitent par Yellowknife.
Les forces en présence
En plus du quartier général de Yellowknife, les ressources utilisées dans cet exercice sont imposantes. On retrouve 200 militaires de la compagnie G du 2e Bataillon du Régiment royal canadien, stationné à Gagetown, Nouveau-Brunswick, qui effectueront des manoeuvres près de Pangnirtung. Ceux-ci seront soutenus par la Marine, les Forces aériennes, les Rangers canadiens, un véhicule aérien téléguidé et un satellite.
De son côté, le navire de Sa Majesté (NCSM) Montréal travaille dans les fjords de Pangirtung et de Kingnait et dans la région de la baie Cumberland. Les opérations aériennes font appel à cinq hélicoptères Griffon du 427e Escadron tactique d’hélicoptères de Petawawa, en Ontario et à deux Twin Otters de l’Escadron 440 de Yellowknife. Le navire de la Garde côtière (NGCC) Henry Larsen participe également à l’exercice.
Quant au personnel ayant travaillé à l’élaboration de l’exercice, ils sont 45 et sont basés à Iqaluit et Pangnirtung.