le Mardi 29 avril 2025
le Mercredi 22 septembre 2004 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Politique

Le Canada est en retard Année polaire internationale

Le Canada est en retard Année polaire internationale
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L’Année polaire internationale – ou devraient-on plutôt dire les années polaires internationales – est une période de deux ans entièrement dédiée à la recherche scientifique en région polaire. Celle qui se déroulera de mars 2007 à mars 2009 sera la troisième du genre et promet d’être la plus importante à ce jour. Le directeur des sciences polaires de la Commission canadienne des affaires polaires, Jean-Marie Beaulieu assure déjà que l’événement sera « sans précédent en matière de collaboration scientifique internationale ». Mais le Canada, qui possède le deuxième territoire arctique en importance au monde, tarde à s’y impliquer. Pour que la position canadienne soit prise en compte à la conférence de Paris il faut que le Canada dépose son plan en septembre, mais tout reste à faire. « Le Canada s’est pris trop tard, acquiesce M. Beaulieu. À la Commission canadienne des affaires polaires, ça fait deux ans qu’on pousse pour que le Canada commence à s’impliquer. Ça veut dire avoir assez de fonds pour pouvoir mener des consultations, ça veut dire avoir un comité de direction nationale, un secrétariat, etc. Et là, ça commence juste à débloquer. » À deux mois de l’échéance, il est probable que le plan que présentera le Canada sera incomplet. « On fait présentement des pressions pour pouvoir produire d’autres choses, après la date limite de cet automne. », confie le directeur des sciences polaires.
En ce moment, Jean-Marie Beaulieu et son collègue David Hik, sont lancés dans un marathon de rencontres pour faire participer la communauté scientifique du Nord canadien. Il se sont rendus à Whitehorse, à Iqaluit, à Kuujjuaq et ils étaient à Yellowknife lundi dernier. « La direction doit venir du Nord, disait David Hik dans l’auditorium du Centre du patrimoine septentrional Prince-de-Galles, sinon ce sera centralisé à Ottawa. » Mais le public auquel ils s’adressaient était bien maigre. À peine une dizaine de scientifiques avaient répondu à l’appel. « À Yellowknife, commente M. Beaulieu, il n’y avait pas beaucoup de personnes, mais on s’y attendait. C’est l’été, il y a beaucoup de monde en vacance. Mais nous sommes pris dans l’échéancier international.[…] Alors nous n’avons pas le choix, il faut travailler l’été si nous voulons arriver dans les temps. »
Autre irritant : le financement. Lors de la conférence de lundi, à Yellowknife, les deux orateurs déploreraient le manque de fonds. « Le défi est grand et nous ne pourrons pas le relever avec le financement que nous avons », disait l’un. « Nous avons un besoin immédiat de fonds et d’équipement », renchérissait l’autre. En entrevue, toutefois, Jean-Marie Beaulieu tempère ses propos. « Ça a pris du temps pour décoller, mais maintenant on a réussi à obtenir des différents ministères fédéraux une mise de fonds sur une période de cinq ans pour le financement du comité de direction national et pour le fonctionnement d’un secrétariat qui travaillera avec ce comité de direction là. De plus, on a fait une soumission au Conseil du Trésor pour débloquer des fonds spéciaux pour la participation du Canada à l’Année polaire internationale. […] Mais ça reste relativement restreint », dit-il
Le Canada sous-estime-t-il l’importance du Nord ? C’était vrai, indique Jean-Marie Beaulieu, mais on commence à se réveiller. « On commence à se rendre compte qu’on a délaissé notre région polaire en termes d’investissement au niveau de la recherche et des infrastructures. Alors on se retrouve un peu chancelant à ce niveau-là. On a un certain rattrapage à faire, mais j’ai l’impression que ça va se faire. »
Contrairement aux éditions précédentes qui étaient surtout centrées sur les sciences physiques, cette année polaire internationale fera également une place à l’humain et c’est à ce niveau-là que Jean-Marie