C’est la 17e et ultime rencontre entre les délégués de Patrimoine Canadien et les communautés francophone minoritaires qui s’est tenue à Yellowknife, le 7 décembre.
Cette « discussion » s’inscrit dans le processus de renouvellement des ententes Canada-communautés, échue depuis plus d’un an maintenant. Les ententes Canada-communautés définissent, ni plus ni moins, l’aide allouée par le gouvernement fédéral aux communautés francophones minoritaires du Canada.
À l’issue de la rencontre avec les Franco-ténois, la directrice des politiques du Programme pour les langues officielles de Patrimoine Canadien, Hélène Cormier, a déclaré que « l’intention de Patrimoine Canadien est de présenter une nouvelle entente le 1er avril 2005 ». Les rencontres avec les communautés, dont celle de Yellowknife était la dernière, visaient à prendre le pouls des rapports entre les communautés et Patrimoine et doivent servir a élaborer ces futures ententes.
« Ce qu’ils cherchaient d’abord c’était définir la base d’une entente. Quels en seront les principes ? », commente le président de la Fédération Franco-TéNOise (FFT), Fernand Denault. Il ne s’agit pas encore de négociations, insistent les deux parties.
Contrairement à Hélène Cormier, le président de la FFT ne veut pas spéculer d’une date pour une prochaine entente. « Nous étions la dernière communauté consultée et nous sommes au début de décembre… Alors tout dépendant des échéanciers, des disponibilités et du sérieux qui est apporté, c’est possible [d’arriver à une entente en avril]. Mais je souligne que l’exercice, jusqu’à présent, est beaucoup moins une négociation qu’une discussion. »
Portefeuille de paille
Bien entendu l’argent est au centre des préoccupations. Pour l’instant seul la Fédération des communautés francophones et acadiennes du Canada (FCFA) a annoncé le montant qu’elle souhaite obtenir.
« On sait que pour pouvoir garder nos infrastructures à travers le pays et continuer des programmes de développement intéressants, [nos besoins à l’échelle nationale] se chiffrent aux alentours de 54 millions de dollars », commente Fernand Denault. Cinquante-quatre millions de dollars, c’est plus du double de ce qui a été accordé dans les ententes qui ont présentement cours. À ce moment-ci, l’ensemble des ententes Canada-Communautés valent tout juste un peu plus de 24 millions de dollars. Fernand Denault précise qu’avec une enveloppe globale minimale de 42 millions de dollars les communautés pourraient être en mesure de maintenir leurs activités en place. Mais, ajoute-t-il du même souffle « ca risque de sacrifier notre capacité d’avoir des programmes de développement intéressants. » Du côté de Patrimoine, on refuse pour l’instant d’annoncer une première offre.
Dans les TNO, les besoins ne sont pas encore chiffrés, mais il semble évident pour le président de la FFT que la présente enveloppe est trop maigre. « Le fédéral doit regarder ces exercices avec la communauté francophone de façon plus importante au niveau pécuniaire. En d’autres mots : ne parle pas de paroles d’or chez vous et à l’étranger en y consacrant un portefeuille de paille », dit-il.
Respect
Ce que recherche d’abord la communauté franco-ténoise dans sa future entente, explique Fernand Denault, c’est le respect de son bailleur de fonds. « Ce que nous voyons et que nous avons entendu autours de la table, affirme-t-il, c’est que la communauté doit avoir le contrôle de son développement »
Ce respect, dit-il, est un prérequis essentiel aux négociations. « Avant d’avoir le signal de Patrimoine que le respect est mutuel, en d’autres mots, qu’on accepte que la communauté ait le contrôle de son développement, on va en rester au niveau de la discussion. […] Il y a loin de la coupe aux lèvres. »