Blanchet purgera sa peine dans la collectivité
Marcel Blanchet a reconnu avoir dérobé plus de 5000 $ à la Commission scolaire francophone de division au courant des années 2000 et 2001.
Après qu’il a plaidé coupable, mardi, a un des deux chefs d’accusation de vol qui pesaient contre lui, Marcel Blanchet a été condamné à deux ans moins un jour d’emprisonnement qu’il purgera dans la collectivité. L’autre chef d’accusation a été levé. Blanchet purgera sa sentence dans sa peine de Métis-sur-Mer, au Québec. Il sera assigné à résidence, mais pourra quitter son domicile pour son travail et pour s’occuper de ses animaux, car il réside sur une ferme.
En français, le juge Foisy, a également condamné Blanchet à remettre à la CSFD un montant de 10 000 $ qu’il devra débourser en deux versements de 5000$, le premier devant être acquitté avant le 31 janvier 2006 et le second l’année suivante. Blanchet devra également acquitter une ordonnance de 62 000 $.
Le juge Foisy a déclaré que la peine était clémente compte tenu de la gravité des faits reprochés. C’est parce que l’accusé à reconnu sa culpabilité et qu’il doit s’occuper de ses trois filles de 14 à 20 ans ainsi que de sa conjointe malade qu’il n’ira pas derrière les barreaux, a ajouté le juge.
« J’espère que vous comprenez que cette chance qui vous a été accordée […] est une opportunité qui ne se présentera pas une seconde fois », a finalement dit le juge à Marcel Blanchet.
Chèques en blanc
Blanchet, 56 ans, était secrétaire de la Commission scolaire francophone de division (CSFD) au moment des faits pour lesquels il est aujourd’hui puni se sont produits.
Il était alors monnaie courante que le président de la commission scolaire de l’époque, Jean-François Pître, signe des chèques en blanc à Blanchet pour qu’il se paye lui-même son salaire et ses bénéfices. C’est en ayant accès à ces chèques que Blanchet a, par acomptes successifs, détroussé la CSFD.
Il était d’autant plus facile pour Blanchet de se servir dans la caisse de son employeur que la CSFD était alors une institution naissante et que, suite au décès de l’ancien directeur général, Terry Bradley, la direction était assumée bénévolement par les commissaires scolaires.
Selon l’actuel directeur général de la CSFD, Gérard Lavigne, il est peu probable qu’un tel incident survienne à nouveau. On ne signe plus de chèques en blanc à la CSFD, indique-t-il. La commission scolaire a revu ses pratiques comptables et s’est dotée d’un système de comptabilité plus efficace expressément conçu pour les commissions scolaires. « Depuis que nous avons amélioré le système, assure celui qui se dit soulagé par le dénouement de cette affaire, nos vérificateurs indiquent que nos procédures sont saines. »
Abus de confiance
La question de confiance a été fréquemment soulevée au cours de ce procès.
Mardi, le procureur de la Couronne, Paul Falvo, a indiqué que, malgré qu’il puisse être tentant de rejeter le blâme sur la CSFD, celle-ci n’a que fait confiance à Marcel Blanchet « Faire confiance n’est pas un crime, a dit le procureur. Abuser de la confiance en est un. »
Expliquant qu’à Yellowknife la confiance était une richesse locale, il a déclaré que le comportement de Blanchet minait la quiétude des gens du Nord. « Ici, il y a des gens qui ne barrent pas leurs portes à clef. […] C’est à cause de gestes comme celui de M. Blanchet que les gens perdent la confiance, qu’ils barrent leurs portes », a plaidé celui qui réside sur une maison-bateau.
Au moment de rendre son jugement, le juge Foisy a, à son tour, ramené la question de la confiance sur le tapis. « Une telle effraction constitue un grave abus de confiance », a-t-il dit.
Avant ce jugement, Marcel Blanchet détenait déjà un casier judicaire relativement à une affaire d’escroquerie qui remonte à 1977.