« Je dois être très prudent dans ce que je dis quand il s’agit d’un dossier devant la Cour », affirme d’emblée le ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation et responsable des langues officielles, Charles Dent. À l’invitation de L’Aquilon, il a commenté la poursuite intentée le 22 avril contre son gouvernement par coalition de demandeurs menée par l’Association des parents ayants droit de Yellowknife (APADY).
Rappelons que les demandeurs – l’APADY, la Fédération Franco-Ténoise, la garderie Plein soleil, Claude St-Pierre et Yvonne Careen – reprochent au gouvernement de ne pas respecter le droit à l’instruction dans la langue de la minorité. Les infrastructures scolaires francophones de Yellowknife, argumentent-ils, sont inadéquates et n’offrent pas un service équivalent à ce qu’offrent les écoles anglophones.
Le ministre Dent doute que la voie judiciaire soit l’avenue la plus salutaire pour répondre aux besoins des enfants. « La position que j’ai exprimée lors de l’Assemblée générale annuelle de la Fédération Franco-Ténoise, quand j’ai été appelé à commenter l’autre poursuite [concernant l’offre des services en français], n’est pas différente de mon sentiment quant à la présente poursuite », déclare-t-il. Lors de cette assemblée, il avait déclaré que la poursuite sur les services en français constituait un « empêchement » à la collaboration entre le gouvernement et la FFT.
Selon le ministre, ces dernières années les TNO ont fait « d’énormes progrès » en matière d’enseignement en français langue première. « Il y a dix ans nous n’avions pas la Commission scolaire francophone de division, nous n’avions pas l’école Allain-St-Cyr, nous n’avions pas l’École Boréale. Depuis dix ans, nous avons indiscutablement fait des progrès en matière d’éducation en français langue première aux Territoires du Nord-Ouest », assure-t-il.
En ce moment même, ajoute-t-il, son ministère travaille de concert avec la Commission scolaire francophone de division à l’élaboration d’un plan d’agrandissement pour l’école Alain St-Cyr. « Nous espérons pouvoir présenter ce plan à Patrimoine Canadien », annonce-t-il.Un plan similaire sera ensuite élaboré pour l’École Boréale, toujours en construction.
Ententes en éducation Dans un autre ordre d’idées, le ministre a indiqué que les négociations étaient encore au point mort avec Patrimoine canadien en ce qui a trait au renouvellement des Ententes en éducation dans la langue de la minorité. La gronde qui ébranle le gouvernement minoritaire de Paul Martin et cloue tous les députés fédéraux à leur siège de la Chambre de communes, n’est pas de nature à faciliter les négociations, estime Charles Dent. « Le timing est plutôt critique, concède-t-il sans pouvoir réfréner un ricanement. Honnêtement je ne sais pas quand cela se règlera. » « Nous sommes déterminés à aller de l’avant. Nous avons fait savoir à Patrimoine canadien que nous voulons entamer les négociations dès maintenant. Mais, à ce jour, nous n’avons pas reçu d’invitation », ajoute-t-il. « Si nous pouvions régler cela avant une élection, je serais extrêmement heureux. »