Elle peut souffler, la députée de Western Arctic. Au terme d’une semaine parlementaire épique, la Chambre des communes a voté en faveur du vote sur la troisième lecture du budget fédéral, évitant de justesse une élection printanière.
« Je suis très satisfaite du résultat du vote, commente sans trop de surprise la libérale Ethel Blondin-Andrew. Je sais très bien que la majorité des Canadiens et des résidents du Nord ne veulent pas d’élections hâtives. »
Celle qui est également ministre d’État pour le Nord canadien estime que le budget adopté le 20 mai est particulièrement profitable pour les TNO. Ce budget comprenait des investissements de quelques centaines de millions de dollars au Nord du parallèle, notamment en prévision du gazoduc du Mackenzie. « Et ce qu’il y au niveau des services de garde, de l’environnement, le retour de la taxe sur l’essence aux municipalités, nous bénéficierons de tout cela », note Mme Blondin-Andrew. La ministre d’État ajoute que cela permettra de poursuivre les négociations avec les groupe autochtones dont les revendications territoriales ne sont pas encore établies.
La députée de Western Arctic ne peut toutefois pas réfréner un grincement de dents quand vient le temps d’aborder la question du scandale des commandites, à l’origine de la crise politique. « C’est évident qu’il faudra du temps pour regagner la confiance de l’électorat » dit-elle. Elle ajoute que les responsables de ce gâchis sont, à son avis, « un groupe isolé de gens ».
Ethel Blondin-Andrew a été élue pour la première fois à la Chambre des communes en 1988. Elle a représenté le comté de Western Arctic durant toute la décennie Chrétien. Pourtant elle assure ne jamais avoir rencontré les publicistes sur qui pèsent aujourd’hui des accusations criminelles. « Je ne connais pas Jean Breault. Je ne connais pas sa femme. Je ne connais aucune de ces personnes. Et, pour tout dire, moi qui était très près de M. Chrétien, je ne connais pas M. Corriveau. Je ne l’ai jamais rencontré », se défend-t-elle.
Bevington
La libérale n’était pas la seule à se réjouir du résultat du vote de confiance. Son adversaire néo-démocrate, Dennis Bevington, s’est réjoui, lui aussi, de l’adoption du budget. Selon lui les éléments les plus positifs de ce budget sont les amendements qu’y ont apporté le NPD en formant une alliance avec les libéraux.
« Les résidents du Nord, et tout spécialement les Autochtones, ont besoin que le gouvernement investisse davantage dans le logement. Ils veulent des dépenses accrues en santé, en environnement et dans les communautés. Toutes ces priorités seront traités à cause de l’accord équilibré qu’à négocier le chef du NPD, Jack Layton », souligne celui qui avait perdu par 53 voies les dernières élections fédérales.
Selon lui, ce budget démontre que lorsque son parti a de l’influence sur le gouvernement des politiques justes sont systématiquement adoptées. « Je n’ai jamais été aussi fier d’être néo-démocrate », tranche-t-il.