Pour mieux servir les intérêts du Nord, la députée sortante, Éthel Blondin-Andrew, pense qu’il faut accorder « une majorité décisive » aux Libéraux.
« Je ne souhaite pas un autre gouvernement minoritaire », affirme-t-elle. Elle pense que les TNO et le Nord en général sont arrivés à un point critique de leur histoire et que, sans une majorité confortable, le gouvernement risque d’être trop tatillon pour faire avancer rapidement les dossier qui préoccupent le Nord.
Elle cite en exemple le dossier de la Stratégie pour le Nord qui se traduit, aux TNO, par la négociation d’ententes sur la dévolution de pouvoirs et sur le partage des revenus provenant des ressources.
« Nous étions sur le point d’arriver à une entente », affirme-t-elle. N’eût été de l’empressement de l’opposition à déclencher des élections, laisse-t-elle entendre, une entente de principe aurait été conclue incessamment entre les trois parties.
Même si elle ne souhaite pas entrer dans le détail des négociations, la députée sortante affirme que c’est entre Ottawa et le gouvernement territorial que les négociation achoppaient. « Avec le Sommet autochtone, l’affaire est réglée », dit-elle.
Notons que deux Premières nations des TNO, celles du Deh Cho et d’Akaitcho, ne reconnaissent pas l’autorité du Sommet autochtone étant donné que leurs revendications territoriales ne sont pas réglées.
Sur la scène pan-nordique, la Stratégie pour le Nord doit aussi comprendre des politiques nationales en matière de souveraineté dans l’Arctique de même que sur les changements climatiques.
Celle qui occupait dans le cabinet Martin le poste de ministre d’État au développement nordique, évoque aussi le programme mis de l’avant par son parti pour répondre aux impacts socio-économiques de l’éventuel Projet gazier du Mackenzie.
Annoncée le printemps dernier, cette initiative propose d’octroyer 500 millions de dollars aux communautés de la vallée qui seront les premières affectées par le développement gazier. Dans l’absence d’un gouvernement libéral majoritaire, estime Blondin-Andrew, cette mesure qui n’a pas encore été votée par la Chambre des communes pourrait être menacée, dit-elle.
« On parle d’un demi-milliard de dollars pour les petites communautés », martèle la députée sortante.
Dans cette optique, la libérale exhorte les électeurs de sa circonscription à se rendre en masse aux urnes, le 23 janvier.
« L’an dernier, se souvient celle qui avait battu le candidat néo-démocrate par une cinquantaine de voix, le taux de participation était très faible, surtout chez les jeunes. » À peine 47 % des électeurs de Western Arctic avaient exercé leur droit de vote, en 2004.
Appui au développement
Ethel Blondin-Andrew rejette l’opinion de son principal rival, le néo-démocrate Dennis Bevington, selon laquelle le gouvernement Martin aurait été trop généreux dans ses négociations avec Imperial Oil et les promoteurs du Projet gazier du Mackenzie.
Elle estime que, au contraire, les Libéraux ont démontré leur engagement à faire en sorte que les développements qui ont lieu ici profitent d’abord aux résidents du Nord et aux Autochtones.
« Les engagements pris par Mme McLellan ne sont pas dans le désintérêt du Nord; au contraire ils servent notre prospérité », déclare-t-elle en référence à la lettre envoyée aux promoteurs du Projet gazier dans laquelle la vice-première ministre du Canada annonce l’intention de soumettre le mégaprojet à un régime de royautés avantageux pour l’industrie.
Partout où elle se rend dans la vallée du Mackenzie, assure Blondin-Andrew, elle constate que les gens sont prêts pour le pipeline et désireux de relever le défi du développement gazier. Elle en profite pour écorcher au passage le candidat néo-démocrate qui, dit-elle, « sous-estime la capacité des gens du Nord à profiter de leurs richesses et à prendre en main leur destinée. »
La candidate libérale affirme planifier sa campagne « au jour le jour ». Elle ignore, pour l’instant, si le chef Paul Martin fera escale aux TNO d’ici la fin de la campagne.
Née à Tulita dans le Sahtu, Ethel Blondin-Andrew est députée de Western Arctic depuis 1988.