Pour plusieurs, une soirée d’élection se passe devant le petit écran à regarder défiler les résultats et à écouter les analyses des différents réseaux. Pour Gerry Goudreau et Côme Deshaies, c’est une tradition.

Les résultats de la soirée n’auront surpris personne puisque les derniers sondages rendus publics à quelques jours du vote indiquaient la forte probabilité que le Canada se retrouve avec un gouvernement conservateur minoritaire.

Tant pour Gerry que pour Côme, cela aurait été néfaste si un gouvernement conservateur avait été élu majoritaire.

«Je pensais que les conservateurs feraient mieux que ça, mais [une faible minorité] c’est déjà trop » lance ironiquement Côme Deshaies.

« Finalement, c’est ça que je voulais, un petit repos pour les libéraux, indique Gerry Goudreau. Ça va permettre de se décrocher de Gomery et de changer le focus aux prochaines élections ».

Somme toute, pour ces deux électeurs qui ne portent pas les conservateurs dans leur cœur, la campagne électorale n’aura pas été très intéressante. «Ça été la campagne la plus ennuyeuse que j’ai jamais eu », souligne Côme. «Heureusement qu’il y a eu les vacances de Noël », surenchérit Gerry.

Tous deux reconnaissent que la campagne des partis n’était pas positive. « La campagne s’est faite sur le rapport Gomery qui n’est même pas fini » explique Gerry quant au ton de ces campagnes.

« Au moins il y a eu plus de NPD élus », mentionne Côme.

Les attentes

Pour Côme, « les conservateurs vont gouverner sujet par sujet. Ils vont probablement essayer de passer leurs changements les moins populaires au début car les autres partis veulent pas d’élections trop vite ».

Tant Gerry que Côme croient que le Bloc exercera la balance du pouvoir. Selon le nombre de sièges détenus, les libéraux et le Bloc pourraient prendre le contrôle «mais ce ne sont pas des alliés naturels », souligne Gerry.

« Pour l’instant, c’est au tour des conservateurs d’essayer de livrer la marchandise.Et s’il ne livre pas, on retournera en élection» prédit Gerry.

Victoire de Bevington

«C’est le meilleur candidat dans les circonstances, soutient Côme. On a enfin un député du sud du lac ». Pour Côme, la victoire de Bevington est simple à expliquer : il a travaillé très fort et cela a rapporté.

Pour Gerry, la défaite d’Ethel Blondin-Andrew n’aura pas un impact trop sérieux puisque le Parti libéral a aussi perdu au plan national.

«Elle a une bonne réputation au niveau national, mais il y avait des doutes sur sa représentation des intérêts de ses électeurs sur certains dossiers », explique Gerry, en mentionnant la position de la députée sur le contrôle des armes à feu.