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le Vendredi 23 juin 2006 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Politique

Visite vice-royale Michaëlle Jean taquine la truite à Prelude

Visite vice-royale Michaëlle Jean taquine la truite à Prelude
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La gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, et son mari, Jean Daniel Lafond, ont célébré le solstice d’été sous le soleil de minuit. Arrivés à Yellowknife lundi, Leurs Excellences ont séjourné toute la semaine aux Territoires du Nord-Ouest, principalement dans la capitale et à Fort Simpson, où ils ont pris part aux célébrations de la journée nationale des Autochtones.

Lundi matin, une foule de curieux, caméras en main, s’est massée sur le parvis de l’Assemblée législative où était attendu le couple vice-royal. Fermement encadrée par les agents de la GRC, qui avaient pour l’occasion revêtu leurs habits cousus de fil doré, la gouverneure a finalement fait son apparition un peu avant onze heures et a passé en revue les troupes du Secteur Nord des Forces Canadienne et du corps des Rangers.

Après une rencontre en privée avec le premier ministre, Joe Handley et le président de la chambre, Paul Delorey, les cérémonies d’usage ont pris place dans l’enceinte parlementaire. Dans son discours, la gouverneure a loué le multiculturalisme de Yellowknife et l’apport des peuples autochtones à l’identité canadienne. Elle a également souligné les défis écologiques auxquels fait face le Nord à l’heure des changements climatiques – notamment le déclin des troupeaux de caribous et la fonte du pergélisol – de même que l’importance de l’usage des savoirs traditionnels dans la gestion du territoire.

Elle a surtout insisté pour dire qu’elle appréhendait son séjour comme une occasion d’élargir ses horizons et d’en apprendre davantage sur la région et ses habitants.

«J’ai misé sur la longueur de vos journées pour m’imprégner le plus possible de vos paysages grandioses et de vos façons uniques et précieuses de les habiter », a lancé celle qui a participé à une partie de pêche au lac Prélude avec le premier ministre Handley.

En plus de Fort Simpson, la gouverneure s’est également rendu dans le parc national de la Nahanni, qui fait présentement l’objet de demandes d’agrandissement de la part des Premières nations du Deh Cho et de groupes environementalistes.

Langues

Dans son discours inaugural, celle qui parle elle-même cinq langues, s’est dite « fascinée » par les onze langues officielles reconnues par la loi ténoise. La gouverneure a insisté pour dire qu’il fallait préserver les langues autochtones qui « sont partie prenante de notre patrimoine ».

Peu après, elle a enfilé son casque d’écoute pour entendre le député de Monfwi, Jackson Lafferty, lui adresser dans la langue tlicho quelques mots de bienvenue.

« Les résidents du Nord sont fiers d’être Canadiens, fiers de prendre part à un grand ensemble et de participer à la Communauté internationale. Nous sommes fiers des Canadiens qui, sur le terrain au Soudan, offrent soins et ravitaillements aux gens qui vivent dans l’ombre de ce conflit. Et nous sommes fiers de nos soldats qui combattent le terrorisme en Afghanistan », a déclaré Lafferty.

Mardi, le mari de la gouverneure, Jean-Daniel Lafond, qui se charge du dossier de la francophonie et des francophones hors-Québec, a rencontré des représentants de la communauté francophone de Yellowknife. Tour à tour, les représentants de la Fédération Franco-Ténoise, de l’Association franco-culturelle de Yellowknife, de la Commission scolaire francophone de division, de l’Association des parents ayants droit de Yellowknife et de la Garderie Plein Soleil, ont fait part de leurs aspirations et de leurs inquiétudes au cinéaste.

Les délégués franco-ténois ont affirmé l’importance de procéder à un agrandissement de l’école Allain St-Cyr et de supporter les programmes de francisation pour la petite enfance. Ils ont exprimé leurs frustrations d’avoir, trop souvent, à recourir aux tribunaux pour obtenir l’appui des gouvernements.

Lafond s’est dit à l’écoute de ce qu’il nomme « un combat pour un espace linguistique » et a noté que «l’école est toujours la plus grande des victoires ». Un brin narquois, il a relevé que le besoin d’agrandissement de l’école dénotait une vitalité croissante de la communauté. « Vous semblez sur le point de gagner. Si ça ne se concrétisait pas, ce serait pour le moins surprenant », a dit celui qui considère la voie judiciaire comme un dernier recours.

Le cinéaste a également révélé son enthousiasme pour le développement des espaces culturels. Il a signalé que la création d’un centre des arts ferait « un beau combat commun » pour les différentes communautés culturelles des TNO.

Le mari de la gouverneure générale a, enfin, annoncé que Rideau Hall compte organiser une « rassemblement » de la francophonie canadienne en préambule à la conférence de l’Organisation internationale de la francophonie qui doit se tenir à Québec en 2008.