Le gouvernement fédéral n’est pas en mesure de dire maintenant aux territoires et aux provinces quelle aide il est prêt à leur consentir à l’égard du financement des infrastructures municipales. C’est ce que les journalistes des Territoires du Nord-Ouest ont appris lors d’un point de presse organisé à la clôture de la toute première rencontre entre les ministres responsables des administrations communautaires des territoires et des provinces et le nouveau ministre fédéral des Transports, de l’Infrastructure et des Communautés, Lawrence Cannon. La rencontre s’est déroulée à Yellowknife, le 20 septembre.
Les détails du financement fédéral ne seront pas connus avant décembre, a indiqué le ministre des Affaires communautaires et municipales des TNO, Michael McLeod, qui présidait la rencontre. « Nous nous attendons à des annonces positives », a-t-il ajouté.
Si la rencontre n’a pas débouché sur des annonces spécifiques de la part du gouvernement fédéral, le délégué du Québec estime toutefois que le courant a bien passé entre le ministre Cannon et ses homologues des provinces et territoires. « Nous considérons que nous avons eu une très bonne écoute, affirme le secrétaire parlementaire du ministre Québécois à qui l’on avait donné la responsabilité de répondre aux question en français. « Nous pensons que ce sont de bonnes nouvelles qui s’en viennent. Nous sommes très positifs. »
Michael McLeood considère pour sa part que le ministre Cannon « a fait montre d’ouverture », même s’il s’attend à ce que le fédéral « ne répondra pas à chacune de nos demandes ».
Des besoins criants
Les besoins en infrastructures des TNO sont importants, a admis le ministre McLeod. Le réajustement des infrastructures municipales « coûte très très cher », a-t-il dit.
C’est dans les communautés éloignées qui n’ont pas de pouvoir de taxation que les besoins les plus criants sont sentis. « Plusieurs de nos communautés sont très récentes et plusieurs d’entre elles n’ont pas accès aux infrastructures les plus élémentaires » comme le traitement des eaux ou un accès routier, a indiqué le ministre..
D’après des estimations du ministère réalisée l’an dernier, le financement actuel permet de répondre à approximativement 60 % des besoins en infrastructures des communautés éloignées. Ces estimations, affirme le ministre, tiennent compte de « la pression croissante du développement », comme le projet gazier du Mackenzie ou l’ouverture de la mine de diamants de Snap Lake qui risquent de faire croître sensiblement la population des municipalités des TNO. Le ministre admet cependant que depuis ce temps les coûts ont probablement augmenté.
Taxe d’essence
Les ministres des territoires et des provinces se sont entendus sur un certains nombre de principes qui formeront la base des négociations à venir entre les paliers gouvernementaux.
Au premier chef, les ministres réclament que le transfert de la taxe sur l’essence soit considéré comme un financement permanent. C’étaient les libéraux de Paul Martin qui avaient consenti en 2004 à remettre aux provinces une partie de l’argent de la taxe d’essence afin qu’il soit dépensé dans l’infrastructure municipale. Rien cependant ne forçait le fédéral à perpétuer ce transfert qui a pourtant été renouvelé en 2005.
En outre, les territoires et provinces exigent que le financement soit « flexible » et qu’il « respecte les juridictions » de chaque gouvernement.
Au moment de mettre sous presse, le bureau du ministre Cannon n’avait pas émis de commentaires officiels sur la rencontre de ses homologues territoriaux et provinciaux.