Le 23 octobre en après-midi, la direction du seul centre de traitement des toxicomanies aux Territoires du Nord-Ouest a renvoyé ses employés à la maison en leur demandant de retourner toutes les clefs du centre.
Jusqu’à nouvel ordre, les 22 employés de la résidence Nats’ejée K’éh de Hay River sont en lock-out, affirme le Syndicat des travailleurs et des travailleuses du Nord, qui les représente. Le vendredi précédant le début du lock-out, le syndicat avait émis un préavis de grève qui plaçait ses membres en position légale de débrayage 72 heures plus tard, soit le 24 octobre.
« Nous croyions que l’employeur allait convoquer une ronde de négociations. À la place, ils ont mis nos membres en lock-out », déplore le président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses du Nord, Todd Parsons.
Les employés de Nats’ejée K’éh sont sans contrat de travail renouvelé depuis trois ans et demi. « La convention collective est échue depuis le 31 mars 2003, indique Parsons. Nous avons entrepris des démarches de conciliation dès septembre 2003, mais l’employeur a toujours refusé la négociation. » Le syndicaliste affirme en outre que c’est par respect pour les patients que les membres n’ont pas entrepris de moyen de pression plus drastiques plus tôt, l’émission d’un préavis de grève étant perçue comme l’ultime recours.
D’après Parsons, les employés ne souhaitent qu’apporter des modifications mineures à leur convention collective. « Nous ne demandons que de renouveler la convention avec quelques ajustements comme, par exemple, l’ajout de postes qui ont été créés après la signature de la convention collective précédente. »
Les syndiqués réclament aussi des augmentations salariales. Parsons ne chiffrera pas maintenant les demandes du syndicat à ce chapitre, mais il ne se fait pas prier pour préciser la doléance. « [Les travailleurs] n’ont pas eu d’augmentation de salaire depuis plus de quatre ans », dit-il. Le syndicat considère le lock-out comme « illégal » puisque l’employeur n’a pas donné de préavis aux travailleurs.
Patients déménagés
Le syndicat affirme que les patients traités au centre Nats’ejée K’éh ont été transférés dans un autre établissement en Alberta. « Ils ont été transportés en fourgonnette jusqu’à High Level au centre Action North », affirme Todd Parsons qui prétend détenir cette information d’un de ses membres. L’Aquilon n’a pas pu vérifier la véracité de cette allégation.
Dans un communiqué de presse émis le 24 octobre, le syndicat qualifie cette décision de « choquante » et affirme qu’elle « démontre un grand manque de respect envers les patients ». En entrevue, cependant, Parsons adopte un tout autre discours.
« Nous reconnaissons que des accommodations devaient être faites et que c’est effectivement ce qu’a fait la direction du centre de traitement en déménageant les employés à High Level », dit-il. Le président du syndicat regrette cependant que les résidents des TNO doivent sortir du territoires pour soigner leur dépendance à l’alcool ou aux drogues. « Les traitements ne sont pas disponibles dans le territoire et les gens qui ont besoin de ces traitements doivent être évacués au frais du contribuable », s’indigne-t-il.
Au moment de mettre sous presse, la direction de l’hôpital n’avait pas répondu aux appels de L’Aquilon.