Les francophones prennent littéralement d’assaut les postes de haut commandement des forces armées dans le Nord alors que deux officiers en provenance du Québec occuperont des fonctions d’importance.
Le lieutenant-colonel Bertrand Poisson a été nommé commandant en chef de la Force opérationnelle interarmées du Nord alors que le major Luc Chang a été promu au poste de commandant du 1er Groupe de patrouille des Rangers canadiens. Les deux sont entrés en fonction la semaine dernière.
Ils succèdent ainsi respectivement au lieutenant-colonel Adele Donaldson, en poste depuis juillet 2006, et le major Christian Bergeron qui était en fonction depuis deux ans.
Les deux francophones ont été assermentés lors d’une cérémonie d’envergure, le 2 août, au monument des vétérans derrière le quartier général de la Force opérationnelle interarmées à Yellowknife. Près d’une centaine de personnes, pour la plupart des membres de la grande famille militaire, ont assisté à l’événement.
Le nouveau commandant de la Force opérationnelle pour le Nord, Bertrand Poisson, s’est dit très enthousiaste face à l’idée d’occuper ce nouveau poste dans le Nord, lui qui remplissait des fonctions similaires depuis 2005 dans le nord de l’Ontario. Le lieutenant-colonel a déclaré que son but premier sera d’offrir un lieu d’emploi agréable et productif pour les militaires du Nord.
« Ma mission va être de soutenir les opérations qui me seront demandées », a répondu le militaire lorsque questionné sur comment il entrevoyait le défi de la souveraineté de l’Arctique.
. Poisson est natif de Saint-Hyacinthe et sert dans les Forces armées canadiennes depuis 30 ans. Il y a occupé de nombreux postes, notamment à la base militaire de Valcartier, près de Québec.
Pour ce qui est du major Luc Chang, il s’agira d’une première présence dans le Nord pour lui. Le nouveau commandant des rangers canadiens admet qu’il devra prendre un certain temps pour s’acclimater à son nouvel environnement et ses nouvelles fonctions.
« Je vais prendre ça étape par étape et je vais essayer de continuer le bon travail du major Bergeron. Je sais que ça va être une bonne expérience », a raconté le major Chang. Le francophone natif de Saint-Jérôme a ajouté que son territoire de juridiction est immense, mais qu’il se fera un devoir de visiter tout son monde.
Luc Chang s’est enrôlé dans les Forces armées en 1988. Au fil des années, il a été déployé un peu partout dans le monde, plus précisément en Croatie, en Haïti et en Bosnie. Il a aussi servi en Afghanistan en 2004. Il oeuvrait jusqu’à tout récemment au centre de parachutisme à Valcartier. Il aurait voulu rester
Son prédécesseur Christian Bergeron quitte les TNO avec un gros pincement au cœur. Son mandat étant terminé, le major doit maintenant laisser sa place, mais il serait resté volontiers s’il en avait eu la possibilité, confie-t-il.
« Je ne veux pas partir. Tu vois les activités grandir et tu veux rester pour voir tout ça se poursuivre, mais je dois maintenant aller accomplir de nouveaux défis », a indiqué le major Bergeron.
La bonne nouvelle cependant, c’est qu’il aura la chance de retrouver sa famille au Québec, lui qui était séparé de sa femme et ses deux filles de 13 et 17 ans depuis deux ans. Il oeuvrera maintenant dans l’unité de support au combat du 2e bataillon du Royal 22e Régiment à Valcartier. Bergeron ignore s’il sera éventuellement déployé en Afghanistan.
Le major gardera un souvenir inoubliable de son passage aux TNO, lui qui avait effectué un premier séjour dans le Nord de 1999 à 2003. Il n’exclut pas que les aléas de son métier pourraient le ramener dans le secteur dans le futur.
Il affirme que son plus gros accomplissement comme commandant des rangers et de toute sa carrière militaire aura été ses deux expéditions de près 6 000 kilomètres de patrouille jusqu’à Alert, au nord de l’île d’Ellesmere, aux printemps 2006 et 2007.
