À quelques mois du dépôt de son premier budget en tant que premier ministre, Floyd Roland a affiché quelque peu ses couleurs cette semaine en annonçant que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest (GTNO) réduirait ses dépenses de 135 millions $ au cours des deux prochaines années.
Il s’agit d’un montant somme toute non négligeable si on considère que le total des dépenses lors du dernier budget de 2007 se chiffrait à 1,23 milliard $. Le premier ministre Roland a indiqué qu’il s’agissait d’un mal nécessaire afin que cette nouvelle législature puisse rencontrer les priorités définies dans le plan d’orientation stratégique dévoilé en décembre.
« Nous ne pouvons pas continuer à faire les affaires comme nous l’avons fait dans le passé. Si nous continuons de permettre à nos dépenses d’aller plus vite que nos revenus, nous allons vivre de sérieuses difficultés financières avant la fin de ce mandat », a déclaré Floyd Roland.
Celui qui occupe aussi les fonctions de ministre des Finances n’a pas voulu nommer de secteurs qui pourraient faire l’objet de compression, mais il ajoute qu’une analyse a été entamée au sein de la fonction publique pour revoir l’efficacité de différents programmes.
« Ce n’est jamais bon d’allouer de l’argent ou de dépenser de l’argent dans des choses qui ne donnent pas de résultats », a noté Jane Groenewegen, présidente du Comité permanent des priorités et de la planification, qui était en compagnie du premier ministre lors de l’annonce.
Questionné à savoir quelles nouvelles priorités amenaient le GTNO à revoir ses dépenses à la baisse, M. Roland est resté évasif. « Ce n’est pas une question de ce qui est coûteux, mais une question de regarder globalement comment le gouvernement dépense son argent », a-t-il répondu.
« Nous avons une pression fiscale sur une base quotidienne et si nous voulons faire des investissements additionnels sur des initiatives de la 16e Assemblé législative, nous devons regarder et voir comment nous pouvons arriver avec des revenus qui pourraient être recentrés et investis dans ces domaines », a-t-il continué.
Des fonctionnaires en danger?
M. Roland et Mme Groenewegen n’ont pas nié que des employés du gouvernement puissent perdre leur emploi suite à ces compressions. Cette dernière a avancé comme piste de solution la possibilité de transférer du personnel dans de nouvelles fonctions, surtout en considérant le haut taux de vacance qui prévaut actuellement dans la fonction publique. « Nous allons regarder où il y aura des opportunités pour des transferts, des remaniements ou des réassignations », a lancé la députée.
Le Syndicat des travailleurs du Nord, auquel sont affiliés les employés gouvernementaux, n’a pas tardé à réagir à l’annonce de réductions de 163 millions $ sur deux ans. « Je suis concerné et mélangé, mais, en ce moment, personne ne semble savoir jusqu’à quel point la fonction publique sera touchée [et] quels départements, quels programmes ou quels emplois [seront touchés] », a signalé par voie de communiqué le président du syndicat, Todd Parsons.
