C’est le lundi 6 octobre que les membres de l’Assemblée législative des TNO ont voté pour choisir lequel des deux députés réguliers se présentant au poste de ministre ferait partie du cabinet. C’est Robert McLeod, député de la circonscription Inuvik Twin Lakes, qui a été préféré à David Krutko du Mackenzie Delta. Réunis au sein du Comité territorial chargé des postes de leadership, les 18 membres présents ont voté à scrutin secret pour élire l’un des deux candidats au poste. Seul l’ex-ministre Yakeleya était absent, mais étant toujours membre de l’Assemblée, il a voté par procuration en confiant son vote au président de la Chambre, Paul Delorey.
Dans son allocution de dix minutes, Robert McLeod, a aisément exposé le fait qu’il a été élevé à Inuvik et a vécu longtemps à Aklavik, et qu’il concevait bien les défis que doivent relever les petites communautés. « Je vais utiliser cette expérience pour faire ma part, a-t-il clamé devant tous les autres députés. Je pense que c’est un excellent moment pour démontrer du leadership. Je pense que les gens sont au courant de tous les enjeux du Nord, ils veulent que nous fassions quelque chose pour ces enjeux, et non pas juste en parler. Ils veulent du leadership». Durant ce même discours, il a évoqué le pouvoir de destitution qu’ont les membres réguliers de ce gouvernement de consensus. « Si les membres jugent que vous ne remplissez pas vos tâches correctement, ils n’hésiteront pas à vous destituer. Je pense qu’il faut garder cela en tête. Ne jamais oublier d’où l’on vient », a-t-il poursuivi.
Si M. McLeod a énoncé sa connaissance des enjeux des communautés, l’autre prétendant ministre a misé sur son expérience législative. « Cela fait treize ans que je siège à l’Assemblée, a relaté David Krutko en lisant son discours. Avec les différents postes que j’ai occupés, tel que président de la Chambre et ministre durant la quinzième Assemblée législative, j’ai été à l’écoute des gens du Nord. » Et après avoir énuméré les différentes organisations dont il a fait partie, il a confié qu’il s’assurerait de rencontrer les besoins des communautés, anticipant déjà recevoir le ministère des Affaires municipales et communautaires.
Par souci de préserver l’équilibre régional au sein du Cabinet, l’unique député qui aurait également pu se porter candidat au poste de ministre était Jackie Jacobson, le député du Nunakput. En effet, le poste laissé vacant par la destitution de Norman Yakeleya dès les premiers jours de cette session ne visait que les députés représentant les circonscriptions du nord des Territoires. Le député Jacobson n’a pas voulu se présenter au poste de ministre.
Inuvik pas délaissé
Interrogé par L’Aquilon, le nouveau membre du cabinet a conforté l’idée que les députés l’ont élu en se fiant à son expérience. « Avant de me proposer à cette élection, j’ai reçu l’appui de plusieurs de mes homologues. Je ne me serais pas présenté si je n’avais pas eu ce soutien. J’étais prêt à passer à cette autre étape », a confié le nouveau ministre McLeod. « Pour la question d’Inuvik, je ne pense pas que le fait que le Premier ministre et moi-même soyons sur le Conseil exécutif va porter préjudice à la ville. Les gens de Twin Lakes savent que je suis responsable et qu’ils peuvent compter sur moi pour pousser leurs enjeux, même si ce n’est pas publiquement. »
Questionné sur les nombreuses critiques qu’il a adressées au Cabinet dans le passé, M. McLeod a rétorqué qu’il apostrophait plus le processus de décision que les membres du Cabinet en tant que tels, en ajoutant qu’ils allaient devoir s’y habituer. Il s’est aussi amusé que les débats en Chambre devront s’accommoder de son nom au rang des ministres. Après Bob McLeod, ministre de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissement et Michael McLeod, ministre des Travaux publics et des Services, Robert McLeod devient le ministre des Affaires municipales et communautaires, le ministre responsable de la Commission de la sécurité au travail et de l’indemnisation des travailleurs et le ministre responsable de la jeunesse.