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le Vendredi 17 octobre 2008 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:37 Politique

Soirée des élections: Un peu d’atmosphère

Soirée des élections: Un peu d’atmosphère
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J’adore les soirées d’élections. Que ce soit devant le petit écran ou en se promenant d’un lieu de rassemblement à l’autre des partis politiques, une soirée des élections comporte toujours son lot d’émotions, de stress, de victoires et de défaites. Cette année, étant de retour à Yellowknife, j’ai pu aller visiter les bureaux de campagne des trois principaux partis. En déambulant d’un lieu de rassemblement à l’autre, il est possible de suivre les résultats nationaux sur les écrans géants. Par contre, mon intérêt réside dans la saveur locale. Cette année, j’ai inclus l’Association franco-culturelle de Yellowknife dans mon itinéraire, car ils avaient organisé une soirée des élections.

Première constatation : l’utilisation de nouvelles technologies n’est pas garant d’une plus grande efficacité. Lors des élections précédentes auxquelles j’avais assisté, les résultats par section de vote étaient présentés sur de grands tableaux en papier qui tapissaient les murs. Le 14 octobre, tous les partis avaient décidé de les présenter dans des documents Excel projetés sur des écrans. Impossible donc de consulter l’ensemble sans un petit coup de main de la personne en charge de l’ordinateur pour faire défiler le document vers le haut et vers le bas.

Une soirée de hauts et de bas

Sans surprise, ce sont les résultats de Yellowknife qui commencent à rentrer. Il ne faut pas être un grand statisticien pour comprendre immédiatement que la lutte sera serrée entre le NPD et le Parti conservateur et aussi que les Libéraux continuent leur glissade entamée en 2006.

L’efficacité des organisations varie et les résultats disponibles varient également. Ainsi, vers 21 h 15, le tableau des résultats au NPD affiche une légère avance de Brendan Bell. De l’autre côté de la rue, cette avance est un peu plus importante. À la table des organisateurs du PCC, ça ne semble pas très exubérant. Je réalise enfin que les résultats diffusés par Radio Canada sont déjà plus avancés et montrent déjà une avance de Bevington. Malgré tout, le visage de M. Bevington restera crispé pour quelques dizaines de minutes encore.

En fait, il leur faudra attendre l’arrivée des premiers résultats régionaux pour respirer plus à l’aise. Léger gain de Bevington à Inuvik, mais il s’y retrouve nez à nez avec Bell. Les appuis de Bevington baissent de près de 200 votes à Hay River, mais cela n’est pas dramatique puisque Bell ne réussit qu’à obtenir 50 votes de plus que le candidat conservateur de 2006. Et malgré un gain de plus de 114 votes pour Bell (98 en 2006 et 212 en 2008), Bevington demeure fermement en avance dans sa ville de résidence.

Collectivités autochtones

Signe d’un appui encore important de la population autochtone , les premiers résultats en provenance des petites collectivités sont disponibles chez les Libéraux. Ouch! Ainsi à Gameti, la candidate libérale obtient 33 votes contre 9 pour Bevington et 11 pour Bell. C’est pas pire d’obtenir 62 % du vote vous me direz. Malheureusement, il s’agit d’un recul de 67 votes pour le PLC dans cette collectivité et ces votes perdus ne vont pas vers les adversaires, mais confirme simplement que le taux de participation est en chute dramatique passant de 65 % en 2006 à 31 % en 2008. Même chose dans la collectivité voisine de Wekweti.

Bref, à lueur de ces premiers résultats, il est clair qu’une course à trois est improbable.

Nunavut bleu?

C’est assez tôt en soirée que l’on a su que le Parti conservateur remportait le siège du Nunavut. Il y avait une certaine surprise dans les différentes salles des partis, surtout au NPD et au PLC. Personnellement, la surprise n’est pas de voir le Nunavut voter conservateur mais bien de constater que les TNO et le Yukon semblent voter à contre-courant.

En effet, à la grandeur du Canada, les conservateurs ont fait de grands gains dans le vote dit rural. Ils sont pratiquement inexistants des trois grands centres urbains canadiens (Montréal, Toronto et Vancouver), mais dominent en milieu rural avec souvent d’énormes majorités.