La semaine dernière, Élections Canada rendait publics les résultats de la dernière élection fédérale par section de vote. Une analyse détaillée de ces résultats révèle quelques tendances intéressantes du vote du 14 octobre dernier. Les données apparaissant dans le tableau et dans l’analyse n’incluent pas les résultats des votes par anticipation.
Comme on l’a constaté lors de la soirée des élections, le Parti libéral du Canada (PLC) et sa candidate, Gabrielle Mackenzie-Scott, ont continué la chute entamée par le PLC en 2006, recueillant 3 785 votes de moins qu’à la dernière élection. Les pertes proviennent tant des collectivités autochtones que des collectivités plus urbaines (Fort Smith, Hay River, Inuvik et Yellowknife) où l’on retrouve une plus grande concentration de non-autochtones. Ainsi, le PLC a obtenu environ 1 600 votes de moins dans ces villes alors que le soutien au PLC a chuté de plus de 1 800 votes dans les collectivités autochtones. Une grande différence entre les collectivités autochtones et les collectivités urbaines réside dans l’absence de transfert de votes entre la candidate du PLC et ses deux principaux adversaires du Parti conservateur du Canada (PCC) et du Nouveau parti démocratique (NPD) dans les collectivités autochtones.
Dans les centres urbains, tant le PLC (1618 votes en moins) que le NPD (perte de 1 069 votes) ont perdu des plumes. Le grand bénéficiaire de cette diminution a été le candidat du PCC, Brendan Bell, qui a obtenu 1 462 votes de plus que le candidat conservateur en 2006, Richard Edjericon. Le Parti vert et son candidat, Sam Gamble, ont également bénéficié du transfert de vote, obtenant 240 votes de plus à Yellowknife. Néanmoins, il y a eu une baisse de 389 votes exprimés en 2008 à Yellowknife, 313 de moins à Hay River, 150 de moins à Inuvik et 72 de moins à Fort Smith, pour un total de 924 votes exprimés en moins dans les centres urbains.
Dans les collectivités autochtones, le PCC et le NPD n’ont pu prendre avantage de la perte de vote du PLC. Alors que Mme Mackenzie-Scott recueillait 1 818 votes de moins que la candidate libérale de 2006, Brendan Bell (180 votes de plus) et Dennis Bevington (159 votes de plus) n’ont pu s’attirer la faveur des électeurs qui abandonnaient le Parti libéral. En fait, il y a eu 1427 électeurs de moins à exprimer leur vote en 2008 comparativement à 2006.
Les raisons de la chute du vote
Jusqu’à présent, deux raisons ont été évoquées pour expliquer cette diminution dans le taux de participation au vote. Premièrement, il y a les nouvelles règles d’identification de l’électeur mis en place par Élections Canada. Plus rigides, ces règles auraient pu entraver l’exercice du droit de vote d’un certain nombre d’électeurs.
Deuxièmement, il est aussi possible que la désaffectation de la population ténoise, surtout autochtone, face au Parti libéral et à sa candidate joue un rôle majeur dans ce grand nombre d’électeurs qui se sont abstenus de voter. Au total, le taux de participation a été de 48,5 %, mais dans les petites collectivités autochtones, ce taux chute autour de 33 %. Plutôt que de voter contre un allié de longue date, plusieurs électeurs auraient simplement préféré ne pas voter.